Ma vie avec Clint
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
le 14 oct. 2016
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J’ai grandi avec The Police. Seulement cinq albums, pour autant de claques et d’innombrables écoutes passionnées : 1978 : Outlandos d'Amour. 1979 : Reggatta de Blanc. 1980 : Zenyattà Mondatta. 1981 : Ghost in the Machine. 1983 : Synchronicity. Ma règle est de sélectionner un morceau par groupe. L’exercice s’avère, aujourd’hui, ardu.
The Police, c’est un concept simple : trois blonds en scène. Stewart Copeland à la batterie, Andy Summers à la guitare et Sting au chant et à la basse. Sting écrit et compose. Dans le monde anglo-saxon du rock des années 80, ce cérébral passe pour sérieux. Comprenez, il travaille ses textes, il s’engage pour l’Amazonie et les Indiens, la paix dans le monde et la méditation transcendantale... Sa musique demeure main stream. Il mixe joyeusement et brillamment jazz, new wave, reggae, rock à un soupçon de punk. Une machine à tubes !
S’il faut en choisir un, que ce soit Message in a bottle.
https://www.youtube.com/watch?v=MbXWrmQW-OE
Le clip est minimaliste. Tourné hâtivement dans un salon de coiffure, nos trois blondinets sautillent plus ou moins en rythme, faisant preuve d’un entrain minimum. Reste la chanson. Sting est seul. Oublié, isolé, seul dans son île. Difficile à croire, mon Sting, tu es une idole. Pourtant, il semble véritablement désespéré. De sa voix aigüe et ensorcelante, il lance un SOS. Y aurait-il, dans ce vaste monde, une personne pour l’aimer ? Pour lui parler ? Il attend. Un an plus, tard, il chante toujours et geint de plus belle :
Washed up on the shore
Seems I'm not alone at being alone
A hundred billion castaways
Looking for a home
Non seulement, il n’obtient aucune réponse, mais la marée montante déverse des milliards de SOS, tous similaires au sien. Sommes-nous tous si seuls ?
Non, pas toi ! Sting, je suis là ! Je suis ton ami, ton fan absolu. Guère plus optimiste, Blaise Pascal, autre cérébral tristounet, écrivait : « Nous sommes plaisants de nous reposer dans la société de nos semblables, misérables comme nous, impuissants comme nous. Ils ne nous aideront pas. On mourra seul. » Certes. En attendant, je ne saurais que vous conseiller d’écouter The Police !
Sting sait être déroutant : « La cocaïne, c'est la façon qu'a Dieu de nous montrer qu'on a trop d'argent. »
Pascal, aussi : « Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie ».
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le 26 sept. 2017
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