Tuez-moi. Mais tuez-moi. Ou tuez Renaud plutôt, qui a en réalité commencé à mourir depuis Mistral Gagnant. C'est la chanson que tout le monde connaît, que tout le monde aime parce que c'est la seule chanson de Renaud qu'ils ont entendue. Je ne la médis pas parce qu'elle est mainstream ou trop populaire, mais en partie parce qu'elle est trop décontextualisée, et qu'elle n'est pas Renaud.
Si il a des chansons tristes et mélancoliques, elles restent dans le présent, à l'extreme limite dans le regret, mais jamais dans l'enfermement sur le passé. À partir de là on connaît Renaud pour ça, parce qu'il n'est déjà plus le garçon qu'il était et, qu'au final, à part son meilleur album Marchand de cailloux cinq ans plus tard, sa carrière n'aura pas duré longtemps.
Le piano épuré, la voix grave, un peu nouée, quelques vers rapprochés plus de la relation à l'enfant, et la forme poétique sauvent la chanson de sa nostalgie dégoulinante et perdue.