La Face A du fantastique Mirage se conclut avec une incursion totalement prog: The White Rider. Ah non pardon, Nimrodel. Bah, le morceau Nimrodel / The Procession / The White Rider, qui avec sa thématique du Seigneur des Anneaux (effectivement, c'est une véritable ode à Gandalf!) annonce le futur Snow Goose de l'année suivante. La première partie, Nimrodel, ouvre cette épique de neuf minutes sur une atmosphère mystique, admirablement rendue par le Mellotron (et si je ne me trompe pas, un Minimoog) de Bardens, avant de passer à la seconde, The Procession, section qui comme son nom l'indique, est un véritable défilé militaire. Les trompettes bombastiques accompagnés par la batterie sèche et implacable de Ward donnent une impression exceptionnellement fidèle au titre de ce "mouvement" et permettent une transition majestueuse au coeur de la suite, c'est-à-dire The White Rider. Là encore, le groupe entier nous en fout plein la vue, imprégnée par la section rythmique excellente de Ferguson (ce dernier au meilleur de sa forme!) et Ward, les claviers ambients de Barden et les guitares pleurantes et très sentimentalement évocatrices de Latimer (qui nous délivre un jeu s'apparentant à sa performance jazz-rock sur Curiosity). Un moment d'une musicalité vraiment inoubliable. La belle flûte de ce dernier apparaît d'ailleurs une nouvelle fois, signant un salut très mélancolique, avant que le groupe ne reparte dans une section rythmique agressive, qui caractérisait leurs morceaux jusqu'à présent: claviers ponctuels et guitares furieuses! Un autre régal. La suite se termine par une partie particulièrement sombre et mystérieuse exposant une ligne de basse solide et groovy, des claviers monstrueux et des guitares inquiétantes, qui bouclent la boucle avec brio. Si cette pièce épique fantastique n'est pas à déplaire, c'est aussi grâce à l'incroyable et étonnante variété d'ambiances qui y sont évoquées: il s'agit sans aucun doute du morceau le plus créatif de l'album.
Je ne devrais même pas le dire tellement c'est évident, mais une suite pareille, c'est un 10/10 que ça mérite!