La messe est dite...

Alléluia. Rares sont les morceaux aussi intenses dans la musique. Sorte de Bric-à-Brac free fait de briques et de broc, et de breloques, "Old Tome Religion" revisite des thèmes ancestraux très obscurs qui puisent dans des lointaines cérémonies d'Afrique noire. Le morceau, très long, langoureux, s'étire tout doucement, commence par des rythmiques très variées, de casseroles et autres... qui se noient entre elles. Polyrythmique artisanale. On entend ensuite un drôle de discours, mi - chanté, mi - parlé, d'une voix rauque et habitée qui semble être celle d'un vieux sorcier africain. En pleine transe, l'homme agrémente son espèce de discours de gourou de quelques "AMEN" et "ALLELUIA" qui transcendent l'auditeur. Puis il dialogue avec un autre homme - chanteur qui paraît aussi habité que lui. Il y a des cris aussi. Puis on entend ce son grave, une suite d'accords simple et entêtante, ésotérique, jouée avec un archet sur une contrebasse, qui accompagne magnifiquement le cette espèce de procession qui est moins une chanson qu'une messe. Elle est dite.