La Pénélope de Brassens a un nom : Noelle, amie de Brassens et épouse de Jean-Pierre Chabrol qui était toujours par monts et par vaux en ces années d'après-guerre. Cette amitié remontait au temps de la fameuse "impasse Florimont" où habitaient Jeanne (la Jeanne) et Marcel Planche (l'auvergnat).
Mais là, la tonalité est autre. Brassens s'est accordé, amicalement, le droit d'être gentiment ironique face à une Noelle qu'il voyait souvent confinée dans sa campagne en région parisienne à attendre son "Ulysse de banlieue". La chanson est un hommage à la vertu de l'épouse puisqu'elle est qualifiée de Pénélope. Mais la vertu n'interdit nullement le fantasme ou le rêve puisque que l'épouse, la femme, est un être bien vivant et certainement pas une statue sur un piédestal (Je suis belle ô mortels comme un rêve de pierre…). On sait bien que Brassens a toujours eu une préférence pour "les grâces roturières, les nymphes de ruisseau, les Vénus de barrière …"
Vieux débat que celui du péché en pensée et du péché en acte. Brassens est clair et distingue bien les deux en montrant bien que leurs poids sont très différents.
Vertueux n'est pas libertin. D'ailleurs, Brassens n'a pas besoin de le préciser mais l'épouse ne serait plus une Pénélope mais une madame Bovary.
"C'est la rançon de Pénélope
C'est la rançon de Pénélope"
https://www.youtube.com/watch?v=dF7Zfgj9k4k