retour au foyer de jeunes travailleurs de Kerfeunteun après une journée sans intérêt, une petite place quelconque à traverser, et au milieu cette sorte de kiosque jamais vraiment regardé - un peu comme une grosse colonne Morris - mobilier urbain moche et un peu absurde.
Sauf qu'il en émerge ce soir-là des bribes de musique étouffée, piano et contrebasse ?
Les notes semblent sortir de l'édifice, pourtant trop petit pour contenir quoi que ce soit.
En fait, on dirait qu'elles montent du sol.
Dans une forêt, des lumières de chandeliers filtrent d'un grand arbre et dans son tronc s'ouvre une porte avec des airs de fête d'automne au crépuscule, vous voyez l'illustration ?
Cette sensation-la, au milieu des rues ordinaires.
De l'autre côté il y a bien une petite porte ouverte. Et même l'escalier étroit qui descend dans l'ombre. Les notes montent de là - et des bribes de voix.
Tout en bas un jeune homme ( un humain, étrangement ) "On ne peut plus vendre de places, c'est trop tard, le concert est presque fini".
...mais on peut se glisser dans la cave et écouter la fin...
Personne ne se retourne, le petit groupe de spectateurs a les yeux rivés sur deux créatures - des elfes cette fois, pas d'erreur :
Lui est courbé façon grand insecte sur la guitare basse qui sonnait, en haut, comme une contrebasse, Elle l'observe avec tant d'attention qu'on les dirait reliés par des fils de la vierge, tendus, invisibles. Sa crinière surprenante éclipse au premier regard l'étrangeté de son physique, dont on ne prend conscience que peu à peu tant leur apparence à tous deux est en parfaite adéquation avec leur attitude et la musique qu'ils jouent - des elfes c'est sûr, le supplément d'âme ne trompe pas.
Ce sont les dernières notes, espacées, détachées, lumineuses, et heureusement ( mais évidemment ) il y a un rappel, et c'est une chanson.
Et là commence la very
very
simple
song :
https://youtu.be/5ot7IjSlCY4?feature=shared
( les paroles sont dans les commentaires )