Tandis que le papounet de Totoro entretient depuis plusieurs années le suspense autour d’une hypothétique retraite, annoncée puis annulée à moult reprises, ne boudons pas notre plaisir de voir le maître de l’animation japonaise prolonger le plaisir et se dévoiler pudiquement au cours des 4 épisodes qui composent cette série. En dépit de sa narration un peu austère et de sa voix off monotone qui semble tout droit sortie d’un ascenseur, la série de Kaku Arakawa est une mine d’or pour les passionnés des œuvres de Miyazaki et des productions Ghibli. On plonge sans détour dans l’élaboration de Ponyo et Le vent se lève, suivant l’évolution de leur conception au rythme des coups de crayon du maître et de ses plats de nouilles engloutis quotidiennement. La bascule survient lorsque le documentaire se fait plus intime, dévoilant les rapports complexes et tumultueux qu’Hayao entretient avec son fils, lui-même animateur et réalisateur, sur qui l’ombre du père plane impérieusement. Mais également lorsque Miyazaki évoque le décès de sa maman, dont il était très proche, et sa manière de recréer à travers ses films le lien qui les unissait. Artiste perfectionniste, exigeant aussi bien envers lui-même qu’envers ses collaborateurs, Hayao Miyazaki travaille jusqu’à l’épuisement et offre au détour de ce documentaire au long cours l’opportunité de partager un peu de son univers dans une plongée unique et fascinante au cœur de l’esprit créatif d’un génie de l’animation.