Reprendre le film culte "12 monkeys" en l'adaptant sous forme de série, c'était un pari assez risqué, mais qui pourrait porter ses fruits. En ce qui me concerne, ce pari est raté. Mais il aurait pu être désastreux (citons Gotham par exemple) et ce n'est pas le cas.
Dès le premier épisode, la série prend de l'audace en bouleversant un postulat principal du film : le temps peut être altéré, et c'est le but de la mission de Cole. Démonstration à l'appui, Cassandra Railly est immédiatement convaincue. Pas de séjour à l'hôpital psychiatrique, pas de "vrai" complexe de Cassandre, on rentre tout de suite dans le vif de l'action et dans l'enquête sur l'origine du virus. Pour ma part, j'ai apprécié cet effort. Suivre l'histoire du film aurait été affreusement long et pénible à regarder, et aurait sûrement requis de meilleurs acteurs pour toucher le public.
Par peur ou par audace, la série s'écarte ainsi de plus en plus du film, en intégrant tout de même les personnages piliers de l'histoire, de façon correcte (Jennifer remplace très bien le personnage joué par Brad Pitt, la scientifique allemande est parfaitement crédible...)
Ce qui manque à 12 Monkeys en fait, c'est sûrement l'exploitation de ses personnages sur le plan psychologique. Cole ne doute jamais de sa mission, ou du caractère réel de son futur post-apocalyptique. Jennifer est folle, mais au fond on sait qu'elle a raison. Seul Aaron semble sensible à tous ces évènements, une fois qu'il se laisse convaincre.
Et au bout du compte, la série finit par se disperser, par s'embrouiller et se rallonger (le passage avec Spearhead n'est pas essentiel, si ce n'est de montrer que Jones est très déterminée) jusqu'à aboutir à son antithèse : peu importe ce que fera Cole et au diable les paradoxes, tout était écrit, le destin est plus puissant et on se résigne. C'aurait pu être une belle fin, si c'était encore assumée jusqu'au bout : en fait Cole change un peu les choses, donc on ne sait pas, à suivre à la prochaine saison.