Prequel de l'excellent Yellowstone, on se plonge ici l'histoire de l'installation de la famille Dutton dans les prairies désertes du Montana. Et comme on est pas sur Netflix, c'est une minisérie dont la fin est prévue dès l'écriture.
Nous voila donc embarqués avec la famille Dutton, guidée par Shea Brennan (porté par un Sam Eliott d'une très grande justesse), et accompagné par quelques immigrés Allemands dans cette aventure aux faux airs de conquête de l'Ouest. Le scénario à beau être simple, rythmé par les aléas dans l'avancée de cette petite communauté, il est d'une redoutable efficacité. On perd des personnages attachants, découvre des facettes surprenantes de personnages ambiguës et contrastés. Très juste dans l'écriture des personnage et le casting (le ténébreux James Dutton, le généreux Shea Brennan, la peur qui transparait des allemands à chaque instants), mais aussi dans la mise en scène dans des décors somptueux, Taylor Sheridan livre une partition quasi parfaite.
Et que dire du personnage d'Elsa Dutton. Porté par la fougue de son adolescence, elle vit plus vite que les autres personnages, accumulant amours sincères et peines redoutables. Je découvre ici Isabel May, dont le jeu touchant prend tous son sens lors de la fin tragique qui lui est réservé. Tout est juste jusque dans la douleur froide de Tim McGraw.
Véritablement une des séries les plus réussies qu'il m'ait été donné de voir, offrant en plus un contexte et de la texture à Yellowstone. Si vous avez déjà vu Yellowstone, regardez 1883. Si vous ne l'avez pas encore vu, ou si vous ne pensez pas le voir, regardez aussi 1883.