Le CV des créateurs de Dark, ce n'est pas rien. Complexe, sombre, métaphysique, cohérent, bouclé, résolu. Je m'attendais à quelque chose du même genre, fatalement, pour 1899. Malheureusement, passés 2 ou 3 épisodes intrigants, on se retrouve englués dans une intrigue qui se dévoile, s'annonce, se surligne, se vocifère sans jamais avancer dans l'étrangeté ni la nuance. L'argument qui apparaît clairement et rapidement, celui d'une expérience onirique ou d'une simulation dans lesquelles sont piégés les personnages est vite éventé. Et ça n'avance plus. Depuis Matrix, Dark City ou même Truman Show, on ne peut plus se permettre de conduire l'audience à s'extasier devant la simple pirouette de "tout ceci n'est qu'un rêve". Pitié... Et surtout, le placement insistant d'indices qui ne servent à rien, de monologues creux, de scènes pas très bien jouées, de solutions sorties du chapeau et d'explications bavardes qui se veulent mystérieuses sans jamais impliquer la vigilance ou l'intelligence du spectateur, tout cela sent un peu la facilité. Poser un contexte et en bafouer l'exposition avec des deus ex machina inexpliqués, ce n'est pas mystérieux, ça se rapproche plutôt de l'arnaque scénaristique.
Mention spéciale pour la scène finale qui balaie en grande partie les pistes et explications mises en place précédemment, a priori seulement pour créer un wow effect très artificiel, mais très daté aujourd'hui.
Ca aurait bien fait un ou deux épisodes de Black Mirror, mais pas 8 épisodes aussi dilués où on a parfois l'impression d'être pris pour un demeuré.
Jouez à Soma, ça traite mieux le sujet.