21 Jump Street
6.1
21 Jump Street

Série FOX (1987)

Saisons inégales, de l'excellence (1,4) au calvaire (5)

Une série très sympa que j'ai commencée pour mes 21 ans, à l'instar de l'âge des acteurs (d'où le "21" du titre), pour découvrir les débuts de Johnny Depp (qui avait quand même déjà joué dans le premier Freddy Les Griffes de la Nuit), et bien souvent je n'ai pas été déçue ! La bande de jeunes flics qui s'infiltrent dans les milieux juvéniles où un crime a été commis est géniale, très enthousiasmante grâce à son dynamisme, et surtout très en avance sur l'ouverture d'esprit (en mettant sur le devant de la scène des héros de nationalités différentes !), à une époque où régnaient les flics baraqués "bien américains" sur les séries policières. De même, de nombreuses enquêtes sont progressistes : thème du racisme décrié, de l'homophobie, du viol... À applaudir pour cette magnifique prise de risques qui paye. Cependant, les saisons ne se valent pas toutes : la première est la meilleure (les débuts de l'équipe sont hilarants et très musclés !) et clairement on préfère le deuxième capitaine (Fueller) au premier (Jenko, trop "funky" pour être crédible, la série aurait été un joyeux bazar s'il était resté... Pas moyen d'inclure des intrigues dramatiques avec un personnage comme cela). La deuxième saison est sympathique, même si les derniers épisodes sont moins prenants (le groupe de catholiques et son intrigue ennuyeuse). Puis la saison 3 est très médiocre avec ses nouveaux arrivés qui ne sont là que pour jurer avec les membres de l'équipe présente (Booker qui fait vraiment remplaçant de Tom Hanson) et avec des intrigues toujours identiques et fades (seuls quelques épisodes comme la tragédie qui touche Hanson sauvent la mise). La quatrième saison remonte la pente avec le départ de Booker qui offre un bel épisode comique de Hanson en cavale, puis des intrigues plus matures avec la virée au Salvadore (quel épisode dur !) et pour rester léger, des épisodes à mourir de rire (Vive les Vacances, Comment j'ai sauvé le sénateur... Quelques pépites d'humour !). Et enfin une dernière saison inutile, plus que fade, sans la plupart des membres de l'équipe, avec des intrigues dignes d'un soap et sans aucune fin (pas d'adieux au spectateur...). Une série originale qui est parfois bancale dans certaines saisons dispensables, mais offre des fous rires et des séquences d'action entraînantes dans d'autres saisons. Un bon souvenir de cette équipe très sympathique !


DÉTAIL DES SAISONS :
Saison 1 :
Un régal. La première saison de 21 Jump Street offre un démarrage délicieusement dynamique et déjanté comme on aimerait en voir davantage aujourd'hui. Bien souvent, le scénario est résumé en une ligne, les scènes ne sont pas toujours très crédibles et les acteurs en sont à leurs débuts en terme de jeu... Mais qu'importe ! Ces défauts ont un certain charme qui opère bien vite et rend addictif le visionnage des épisodes "imparfaits et attachants". La fraîcheur, le côté "j'en fiche" adolescent qui file toute la série, l'action et les gags, les personnalités fortes des personnages et surtout un manque de moyen qui pousse à la créativité, tout ceci fait que l'on passe un moment génial devant 21 Jump Street ! Et le générique, joué et chanté par les acteurs eux-mêmes ("pas de moyens, on vous dit") est entêtant... Impossible de s'en sortir... "Say Jump ! Down on Jump Street..."


Saison 2 :
La série commence à avoir des moyens, et cela se ressent sur la créativité... Sans être mauvaise du tout, on préfère largement la première saison à la seconde, car si les premiers épisodes de cette suite restent débraillés et inventifs dans leurs scénarios, les derniers sont assez redondants : une affaire de drogue chez les jeunes, les flics s'infiltrent dans le gang, ils se font pincer. Vous tenez là les trois quart des derniers épisodes... Le "pom-pom" restant surtout ces épisodes entiers qui ne servent à rien ! Ainsi, l'épisode "Saint Valentin" n'est qu'une succession de flashbacks amoureux de chaque membre de l'équipe ! Rien de plus...et on s'y ennuie copieusement. Dommage car la série compte son lot de bons épisodes (celui avec l'adolescent séropositif nous tire une larme, certainement le meilleur de la seconde saison), et l'histoire secrète d'un des membres de l'équipe qui se dévoile va vous surprendre... Un grand dommage, car on sent peu à peu que la série devient "snob", c'est-à-dire perd en créativité et inventions d'intrigues au profit du " bankable" ou "ce qui se vend bien" en français (il n'y a qu'à voir l'arrivée du nouveau Danny, placé dans la série seulement pour faire des gros plans sur son faciès de beau gosses... Juste pour rivaliser de "beau profil" avec les messieurs déjà présents...). Le début reste très sympathique, la fin moins.


Saison 3 :
Clairement on ne ressent plus l'esprit de la série 21 Jump Street des débuts, à la fois "dynamique et décontracté, sans prétentions", car ici on devient de plus en plus "série bankable qui ne fait que ce qui se vend bien "... Donc, le public aime les intrigues liées au trafic de drogue chez les jeunes, très bien, on ne fait plus que ça comme histoire... De même, le public veut des " beaux gosses" qui prennent la pose en gros plans ? Parfait ! On intègre définitivement le nouveau Dom Juan à l'équipe (Danny) et on ne demande plus que des regards ténébreux dans le vague aux acteurs... Tant pis pour ceux qui aimaient le côté "fauché et attachant" de la première saison, ici la mise en scène frôle le surfait et "bling-bling"... On termine avec peine la troisième saison et se questionne sur le potentiel intérêt de la suite... Même le générique a été "rehaussé"... Maintenant, on vous donne deux secondes pour lire le nom des acteurs (surtout ne clignez pas des yeux) avec des bruits de coups de feu sans arrêt... La série a pris la grosse tête.


Saison 4 :
La meilleure saison avec la première tant les épisodes sont bons ici. Fini le train-train ennuyeux de la saison 3, avec des acteurs qui semblaient ne plus y croire, ici on a droit à une folie ambiante délicieuse (l'épisode Vive les Vacances est hilarant), mais aussi à des histoires plus matures et dures (le


viol


de Judy qui est très avant-gardiste par rapport à notre société actuelle qui commence à peine à ouvrir les yeux sur ce crime ignoble, l'aventure tragique de Doug et de Martha, puis avec le pauvre Clavo... des intrigues intéressantes et soutenues). Johnny Depp semble savoir qu'il sera libéré à la fin de la saison, car il nous offre un jeu d'adieu très enthousiaste, qui nous fait oublier ses moues placides de la saison 3, et nous fait souvent mourir de rire. L'un des épisodes brillants est "Comment j'ai sauvé le sénateur", car la succession de points de vue narcissiques est hilarante, et si l'on adore les Chaplin/Lloyd/Keaton, l'historiette de Hanson est du pain-béni. Seul reproche à faire : vers le milieu de la saison, on remarque un certain remplissage : des épisodes transgressifs qui ne servent à rien (celui qui fait une embardée futuriste avec chaque membre vieilli qui raconte sa vie - que l'on connaît déjà, si l'on a suivi la série...), ou même des vieux épisodes que l'on n'avait jamais réussi à caser dans les premières saisons (on les repère à l'ancien générique, et surtout au fait que Sal et l'équipe se découvrent mutuellement !). Quelques épisodes sont donc dispensables, mais en général, cette saison est emballante, entre ses gags efficaces, ses intrigues passionnantes et ses histoires transversales qui marquent chaque personnage, un jeu d'acteurs plus entraînant que la saison précédente, et même des clins d’œil à des films cultes. Une belle sortie pour Depp et N'Guyen.


Saison 5 :
La série aurait du se terminer pendant qu'elle était encore intéressante, car ici chaque épisode fait clairement "épisode de trop" et est vraiment soporifique (même avec une bonne volonté sincère, on s'endort devant chacun des épisodes, immanquablement...). L'action est inexistante dans cette continuelle intrigue de "drogue et violence en milieu juvénile"... Presque pas de rebondissements hors intrigues (mise à part le neveu de Penhall, ou son frère qui débarque pour palier au départ de Ioki et Hanson...). Car le problème est surtout là : on ne retrouve plus du tout notre équipe adorée ! Depp s'en est allé à ses longs-métrages (la série essaie de le remplacer par une myriades de "beaux gosses" qui ne font que passer...) et notre cher Ioki, dont on aurait aimé creuser encore l'histoire, n'est plus. Ne reste que Jodie, qui est la constante courageuse de chaque épisode ; de temps en temps le capitaine lorsqu'il manque de nostalgie dans l'épisode, et ponctuellement Penhall (ancien) qui vient faire coucou sous des infiltrations de professeurs de sport (car il ne passe plus pour un ado, c'est certain...). Même le générique est lassant avec cette succession de noms qui changent à chaque épisode en fonction des remplaçants trouvés au pied levé. Pas de final, pas d'adieu, on se moque du spectateur. La série est complètement morte et termine comme un soap qui ne sait pas comment abréger nos souffrances...

Aude_L
8
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le 22 juil. 2020

Critique lue 824 fois

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Aude_L

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