Je croyais regarder un thriller politique s.f., mais c'est vite devenu une variation sur le roman qui a inspiré le joli film Quelque part dans le temps. En gros le gars oublie un peu sa mission et préfère draguer , vu que c'est pas dans ses habitudes de passer trois ans sans tirer sa crampe. Conséquence, dès que cessent les flash-back/forward avec les instructions de son pote du restauroute, l'intrigue s'enlise en de multiples personnages secondaires, qui finiront sacrifiés ou oubliés les uns après les autres sans que ça fasse avancer l'histoire.
Pis, on nous apprend que le destin n'aime pas être contrarié, et qu'il met des bâtons dans les roues de ceux qui essaient de provoquer des changements "significatifs" (selon quelle hiérarchie de valeurs?) dans l'histoire. Fort pratique, ça permet de justifier toutes les embûches qui viennent se mettre sur le chemin du héros, éléments d'une bonne intrigue pleine de rebondissements, et pleins d' à propos sans que ça soit le moins du monde improbable, puisqu'il s'agit ici carrément d'une intervention divine, (lâchons le mot).
Donc rien n'avance jusqu'au dernier épisode. Les coups durs du destin visent volontairement à punir le personnage central pour son volontarisme
(en menaçant la vie de sa compagne, puis en l'arrêtant juste au moment où il allait tuer Oswald)
et ce n'est qu'à la toute fin qu'on découvre les conséquences de ses actes, et que l'on envisage les réalités alternatives, etc. Mais ça ne prête pas vraiment à conséquences puisque tout est remis à zéro dès qu'on revient en arrière, son pote l'a prévenu.
Et vous l'êtes, cher spectateur.
Bon, étant donné que j'ai regardé la fin du 7e et le 8e épisode en sautant toutes les cinq minutes, j'ai pas compris ce que faisait là à apparaître le vieux mi-édenté. Mais j'ai pas l'impression que King nous en donnait une justification très élaborée. Peut-être que ça a justement à voir avec la remise à zéro chaque fois qu'une personne différente passe par le "portail temporel". Il y a là un très gros problème logique jamais soulevé. Ou bien chacun va mener sa vie dans son propre monde parallèle ?
D'autres l'ont dit, la reconstitution d'époque est jolie, la lumière et les couleurs rendent nostalgiques d'une époque qu'on n'a pas connue et où la bouffe était plus savoureuse (on n'en doute pas un instant, même si c'était déjà l'agriculture intensive, mais seulement les débuts des plats industriels). Et la blonde a de beaux yeux.
Et serait-il la peine de continuer à déplorer l'ethnocentrisme américain, qui doit nous faire considérer la guerre du Vietnam comme une catastrophe pour eux, et pas pour les victimes incomparablement plus nombreuses qu'ils ont faites dans le pays qu'ils ont envahi ? Je rappelle qu'il y avait la possibilité de fuir au Canada, ou de choisir la prison plutôt que la conscription (cf Hap & Leonard, Cassius Clay, etc.).
En somme, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et faites pas chier, laissez crever en paix Kennedy le niqueur de poules fils de trafiquant d'alcool.