Trois jours ! C’est ce qu’il m’aura fallu pour dévorer les 12 épisodes de 365: Repeat The Year.
Quelle (très) agréable surprise que ce drama quelque peu passé sous les radars entre fin mars et début avril de cette année. Sans doute éclipsé par le succès d’autres séries sud-coréennes non moins qualitatives et autrement plus médiatisées, The World of the Married en tête, il a pourtant toutes les qualités d’un très bon divertissement, à la fois rempli de suspense et très rusé dans la façon d’amener ses nombreux retournements de situation. Mais qu’est-ce qui fait donc le charme de ce drama, qui est pour moi un gros coup de cœur ?
Une histoire originale autour d’un retour dans le temps
Sujet éculé s’il en est, le retour dans le temps est aussi le plus risqué à mettre en place dans une série, tant les risques d’incohérences sont grands et s’accroissent à mesure que l’histoire se complexifie. Heureusement, 365 passe cette épreuve avec brio, et captive dès les premières minutes par le tour énigmatique et excitant qu’il donne à ce retour en arrière.
L’histoire raconte en effet comment 11 personnes qui ne se connaissent pas retournent dans le passé ensemble, exactement 1 an plus tôt, par un procédé appelé reset. Chacun a accepté cette invitation à recommencer l’année avec des motivations différentes, qui ne nous sont pas connues pour la plupart au début. Parmi ces gens, l’inspecteur de police Ji Hyung-joo, le protagoniste masculin, choisit de prendre part à l’expérience afin de sauver son coéquipier de la mort. Cependant, il se rend compte, une fois le transfert terminé, que des décès mystérieux commencent à frapper son entourage…
C’est tout ce que je dirai sur le scénario, et je suis resté volontairement élusif sur certains détails pour ne pas gâcher la surprise et le sentiment de découverte du premier épisode. Et après ça ?
Des intrigues multiples, complexes et pleines de suspense
Ensuite viennent se nouer autour de cette histoire plusieurs intrigues, liées au voyage dans le temps lui-même mais aussi à des meurtres sur lesquels le détective Ji va devoir enquêter. Difficile de dire des choses sans trop spoiler, mais sachez que les rebondissements seront pléthore, et que si sur le coup certains apparaissent forcés, ce n’est que pour être expliqués plus précisément à mesure qu’avance l’histoire, et prendre tout leur sens.
Si jamais vous vous sentez perdu comme je l’ai été à plusieurs reprises, contentez-vous simplement de continuer le drama, car tout est mis en lumière progressivement et garde au bout du compte une cohérence avec le reste. Les ultimes épisodes en particulier sont de vraies réussites en matière de suspense, de révélations et de flux tendus d’informations qui viennent prendre leur place une à une dans l’immense puzzle du scénario. Mention spéciale au rythme général de l’œuvre, qui reste effréné du début jusqu’à la fin (d'ailleurs fort réussie).
Inutile de dire que pour parvenir à ce suspense perpétuel, le drama use et abuse de procédés bien connus des amateurs de thrillers et séries policières occidentales : cuts au moment propice d’une révélation, montage qui nous induit sciemment en erreur, zones d’ombres laissées en suspens pour être mieux éclairées plus tard… Il faut passer outre ce côté parfois un peu trop « visible » de l’illusion dramatique pour pleinement apprécier la série. Si vous y parvenez, accrochez-vous bien, car les montagnes russes émotionnelles que sont chaque épisode promettent des moments de stress et d’euphorie intenses !
Des personnages attachants et bien écrits
Que ça fait plaisir de voir un drama qui propose des personnages profonds, aux personnalités variées, qui donnent l’impression d’être réels ! Chacun de nos 11 comparses possède en effet une psychologie intéressante (plus ou moins développée il est vrai), des secrets qui leur sont propres et qui vont rapidement interférer avec la trame principale du scénario.
Il m’a semblé revoir par moments des personnalités entraperçues dans Extracurricular (le must de ce qui se fait de ce côté-là), auxquelles je me suis facilement attaché et qui m’ont intéressé de bout en bout.
Le duo de protagonistes, le détective Ji et la dessinatrice de webtoon Shin Ga-hyun, est évidemment le plus réussi, développant une alchimie romantico-amicale des plus ambigües mais extrêmement plaisante, pleine d’intelligence, de bienveillance et de délicatesse.
Des actrices et acteurs qui envoient du bois
Point de bon personnage sans un bon interprète. Une fois n’est pas coutume, 365 touche encore dans le mille. Lee Joon-hyuk, croisé dans Stranger dans le rôle d’un élément perturbateur, démontre qu’il a bien les épaules pour assumer un rôle principal d’envergure. Belle gueule, il n’a pas pour autant cette expression figée que nous infligent (et qui m’afflige) les beaux acteurs masculins sud-coréens. Convaincant aussi bien dans les scènes sérieuses que plus légères, il est pour moi une agréable révélation. La même chose peut être dite de Nam Ji-hyun, super mignonne et elle aussi très à l’aise dans toutes les situations (elle m’a même arraché une larme dès le premier épisode).
Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste, et c’est globalement sans fausse note, que ce soit pour Kim Ji-soo (Lee Shin), beauté glaçante à la tête du projet de reset, Lee Sung-wook (Park Sun-ho) et bien d’autres. À quelques rares moments seulement le jeu de certains est un peu trop forcé pour renforcer l’aspect dramatique de certaines situations, mais c'est un trait inhérent aux k-dramas policiers.
En conclusion : drama peu connu mais qui gagnerait à l’être, 365: Repeat The Year est une vraie réussite en matière de série fantastique-policière. Bourrée de rebondissements qui pourront vous faire par moments questionner la crédibilité de l’histoire, il serait néanmoins dommage de ne pas poursuivre l’aventure aux côtés d’un duo de protagonistes pétillant et attachant. Un thriller plein de suspense et sans aucun temps mort qui m’a gardé scotché 3 jours (nuits) sans jamais m’ennuyer une seule fois en 12 heures. Un exploit que peu de séries ont su réaliser cette année. Foncez !