En dehors de détails cosmétiques, Bosch est une adaptation fidèle du roman City of Bones de Michael Connelly. C'est dommage, car en dehors d'un réalisme de surface dont l'auteur ne fait rien, le reste est banal ou cliché. Certes, l'acteur principal colle bien au personnage et le rend limite supportable, reste qu'on fait face avec lui à une accumulation de clichés en tout genre : enfance difficile, mère misérable et assassinée donc flic torturé, héros de la guerre sordide, fan de jazz dans sa maison gigantesque qui surplombe la ville, méthodes peu orthodoxes et réfractaire à l'autorité, couilles de deux kilos chacune qui risque sa vie, solitaire qui ne vit que pour son boulot, filousophe à temps perdu, père absent mais trop cool quand même, donneur de leçons. Là-dessus on colle deux enquêtes assez banales où Bosch va pouvoir déployer tout son arsenal de flic cliché.
Car Bosch, c'est une série sur un personnage, pas sur la police. Tout ce qui gravite autour de Bosch ne sert qu'à brosser le personnage. Pourtant il y avait matière à mieux, un flic moins ridiculement badass qui essaye de faire son boulot en contournant un peu les règles (façon McNulty dans The Wire), car règles devenues si strictes qu'elles empêchent d'être efficace. Flic intègre coincé dans des jeux politiques et des mesquineries hiérarchiques. Ces éléments sont présents dans la série, mais ne semblent être que des accessoires pour "faire vrai" quand le héros de la série tombe lui dans le grand n'importe quoi.
Comment peut-on croire qu'un type pareil a 25 ans de carrière dans la police, ou même comment n'a-t-il pas fini dans une cellule d'une prison militaire durant son service ?
Inspecteur Harry du pauvre, Bosch, à l'instar des romans de Connelly, se regarde facilement et s'oublie tout aussi facilement.