Harry Bosch
7.2
Harry Bosch

Série Prime Video (2015)

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Pour les adeptes de héros charismatique de roman policier qui découvre le petit écran...

« Bosch » est une série télévisée née il y a quelques mois. J’ai appris son existence par hasard en lisant un article dans « Première ». Ma curiosité a immédiatement été éveillée car Bosch n’est autre que mon héros de littérature préféré. Cela fait presque vingt ans que je me passionne pour les aventures de l’inspecteur né de la plume de Michael Connelly. En avançant dans ma lecture du magazine, j’avais appris que la série était produite par Amazon et que l’auteur avait une un pouvoir certain sur l’adaptation de sa création. Cela avait fini de me persuader de partir à la découverte des aventures télévisuelles de ce célèbre inspecteur.


Le héros éponyme est un superbe personnage de roman. Je trouve d’ailleurs pertinent de lui offrir une série plutôt qu’un film. La richesse de sa personnalité aurait eu du mal à être complètement exploitée sur une durée avoisinant les deux heures. Harry Bosch travaille au LAPD. Il est inspecteur et chacune des affaires qui lui ait confiée est une mission. Il est professionnel, pourvu d’un vrai sens de la justice, possède une relation avec la hiérarchie fluctuante. Son talent pour résoudre les enquêtes et son investissement dans son travail sont remarquablement. Sa situation familiale est compliquée. Il voit de manière très épisodique sa fille qui vit à Las Vegas avec son ex-femme.


SAISON 1


La première saison débute par la découverte parallèle deux victimes de meurtres. La première mène aux ossements d’un enfant déterré par un chien dans les collines de Los Angeles. A priori, ces derniers datent de près de vingt ans. La seconde est le fruit du contrôle routier d’une fourgonnette. Elle contient le cadavre d’un homme et des traces d’ADN de plusieurs autres victimes. Les deux affaires se trouvent liées lorsque le conducteur du van prétend être l’assassin de l’enfant trouvé sous terre et qu’il affirme qu’il n’est que le premier d’une longue série de cadavres…


« Bosch » n’a pas choisi le concept scénaristique d’offrir à chaque épisode une nouvelle enquête. La fidélité avec l’esprit de la série littéraire est de construire chaque acte comme un chapitre. Le rythme de l’enquête apparaît donc davantage réaliste. Les pistes sont nombreuses et les différents aspects du quotidien de l’inspecteur sont mis en valeur. L’intrigue ne construit pas comme une succession de révélations qui donne lieu à une scène culte ou à une scène d’action endiablée. Au contraire, la narration se construit comme un puzzle dont on accumule les pièces et qu’on assemble petit à petit. Le sentiment addictif du spectateur s’amplifie au fur et à mesure que la trame avance. De plus, les petites touches « personnelles » des différents protagonistes ne parasitent pas le fil conducteur mais lui donne davantage de profondeur. Cet aspect est joliment maîtrisé.


Au-delà d’un scénario d’excellente qualité, cette saison offre également une galerie de personnages aux petits oignons. Evidemment Harry Bosch est un petit bijou d’écriture. L’interprétation de Titus Welliver dans le rôle-titre est magique. Il est le Bosch des bouquins et la performance n’est pas mince ! Mais la série ne se réduit pas à un one man show de son acteur principal. Tous les membres du LAPD qu’ils soient importants ou anecdotiques transpirent de réalisme et participe à l’atmosphère prenante de l’histoire. Le personnage du méchant, Raynard Waits, est également très réussi. Les zones d’ombre qui l’accompagnent sont à la fois oppressantes et intrigantes. L’acteur Jason Gedrick tient la dragée haute à son adversaire et ce n’est pas rien.


Je ne peux pas conclure cette critique de la première saison sans évoquer un personnage majeur de l’histoire : Los Angeles. Connelly est un amoureux de cette ville. Cette fascination transpire de chacun de ses romans se déroulant dans la Cité des Anges. La version télévisée de son univers respecte remarquablement cette atmosphère particulière. Chaque plan nous immerge un petit peu plus dans cette ville. Les aléas de l’enquête nous font voyager dans des lieux aux identités fortes, diverses et variées. L’ambiance qui accompagne la série est assez unique.


SAISON 2


Cette nouvelle saison s’inscrit six mois après la conclusion de la précédente. Elle débute symboliquement par le retour d’Harry Bosch aux affaires. Sa première enquête le mène sur les lieux d’un cadavre retrouvé dans le coffre d’une voiture. Il s’avère que le mort est un producteur de films pour adulte. Pour complexifier la tâche, cette personne est liée d’une manière pour l’instant nébuleuse à une enquête du FBI. Cette interaction ne va pas faciliter les choses pour notre inspecteur dans sa quête de la vérité…


Comme dans la saison précédente, l’accent est mis sur le travail de fourmi qui est le quotidien des enquêteurs. Les indices ne sortent pas d’un chapeau et les recherches de Bosch et de son partenaire apparaissent ainsi réalistes. Ce rythme permet de s’immerger tranquillement dans l’histoire jusqu’à être happée par une curiosité addictive. Parallèlement à la trame principale, se construit une intrigue parallèle centrée sur le fils du chef adjoint de la police. Bien que secondaire, elle questionne le spectateur et participe à l’attrait de chaque épisode. Ce qui est intéressant est que l’affaire qui concerne ici Bosch utilise des « ingrédients » très différents de celle de la première saison. Cela permet de retrouver avec joie le héros mais de le découvrir dans un contexte différent.


Une des nouveautés offertes par cette saison est le rôle joué par la Mafia arménienne dans l’intrigue. L’image qui est donnée est loin d’être caricaturale. Les clichés du genre ne sont pas exploités. Bien que je sois loin de maîtriser les codes du milieu, je trouve que la Mafia présentée dans la série apparaît crédible et réaliste. Elle donne à l’affaire qui est initialement un simple meurtre un changement d’échelle attrayant. Ce lien fait également naitre une atmosphère dangereuse qui enveloppe Bosch et son enquête. En effet, les mafieux sont rarement des personnes qui acceptent qu’on vienne piétiner leurs plates-bandes ou sortir les cadavres de leurs placards.


Les cadavres en question se trouvent dans un haut lieu du grand rêve américain : Las Vegas. Cette enquête va faire quitter sa chère Los Angeles à Bosch pour Sin City. Là encore, le réalisateur arrive à faire transpirer de l’écran l’atmosphère des lieux sans pour autant accumuler les clichés et les nombreux lieux communs qui accompagnent la cité. La navigation permanente entre les deux villes apporte un écot intéressant au scénario. Il permet de varier les plaisirs. On découvre de nouveaux lieux, de nouveaux us et coutumes. La place occupée par les décors dans la réussite globale de la série est confirmée au cours des pérégrinations du héros dans le paradis des casinos.


La famille de Bosch occupe une place plus importante dans le quotidien de Bosch. Son ex-femme et sa fille logeant à Las Vegas, cela offre un terreau intéressant pour les faire exister davantage toutes les deux. Les relations dans ce triangle familial sont habilement exploitées. Elles dévoilent davantage l’humanité et les fragilités de Harry sans jamais tomber dans les clichés et le larmoyant. En tout cas, la présence d’Eleanor et Maddie amène une touche attrayante qu’on aimerait retrouver de manière récurrente.


Au final, cette série est un petit bijou à mes yeux. Elle ravira tous les adeptes de thriller policier. Le héros, les personnages, les lieux, l’intrigue… Tout y est maîtrisé parfaitement pour le plaisir du spectateur. La première saison m’avait passionné, la seconde a fini de me conquérir. Il ne me reste plus qu’à attendre la troisième. Mais cela est une autre histoire…

Eric17
10
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Créée

le 25 juil. 2016

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8 j'aime

Eric17

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