Ce qui m'a profondément gêné, c'est un positionnement trop bancal entre fiction et documentaire. On sent qu'il y a une volonté de montrer et d'expliquer ce mal-être, mais le récit n'est pas crédible. N'ayant pas fait de recherches sur les Hikikomoris, je ne me prononce pas à ce niveau, mais davantage sur les personnages et les relations entre eux qui nous sont proposés.
Le parti pris de la vue subjective et de ne jamais montrer de visage n'en est pas tant la cause, ça n'aide certes pas à se lier aux personnages, mais c'est un choix osé et intéressant. C'est plutôt dans les dialogues et leur ton qu'il y a quelque chose qui ne sonne pas juste. Que ce soit à l'oral ou à l'écrit, je me suis demandé à plusieurs reprises, qui parle comme ça ?
Des passages relatifs au jeu vidéo sont aussi intégrés mais d'une manière qui ne m'a pas convaincu. Sur la forme, ces passages ont un rendu plutôt bon mais leur intégration est perturbante et ratée. Reste un univers dessiné noir notamment avec un journal-carnet à dessin qui lui passe plutôt bien.
Sur le découpage, on peut se demander quelle pertinence à avoir 3 épisodes... je crois que le tout passerait mieux condensé en un court-métrage unique d'une trentaine de minutes.
Enfin, si vous voulez voir un long métrage avec un personnage qu'on peut qualifier d'Hikikomori, je vous conseille le très bon et touchant film coréen Des nouilles aux haricots noirs.