Grande fan de la quadrilogie, c'est avec curiosité que je me suis lancée dans la série. Sceptique du format, j'avais prévu d'attendre que le tout soit diffusé pour me la faire d'une traite mais l'impatience m'a prise de court et avec elle, une réalisation : Scream est une expérimentation. C'est la tentative de faire tenir sur dix épisodes un schéma auquel on est habitué, tout en parvenant à nous tenir en haleine et à nous faire tenir aux personnages, comme les films de Craven le font si bien. Et comme c'est Scream, il faut bien sûr un peu de méta, des clins d'oeil et références, quelques morts bien dégueulasses et un peu d'insolence. Le personnage de Noah (John Karna) l'affirme dès le début :
You can't do a slasher movie as a TV series.
Prêts à relever le défi ?
Bon, reprenons au début. Scream commence comme les Scream commencent, par le meurtre d'une bimbo dans une maison isolée. On n'est pas dans la continuité des films mais dans une sorte de reboot, avec sa propre mythologie qui permet de mêler une série de meurtres d'il y a vingt ans à ceux qui se déroulent aujourd'hui. Les victimes sont, bien évidemment, les lycéens de Lakewood, ou plus particulièrement l'entourage de la populaire Emma Duvall (Willa Fitzgerald ), sorte de Sid 2.0. L'intrigue est bien sûre assez simple (qui est le tueur ?) et l'originalité repose dans le questionnement de l'identité du tueur. Là où dans les films ça peut être à peu près n'importe qui, le format série nous permet de poser des hypothèses, ce qui n'est pas plus mal. Pourtant, c'est aussi son plus grand défaut puisque, personnellement, j'avais grillé le tueur tôt dans l'avancement. Un bémol de ce coté-là donc.
Un second problème de l'intrigue sont les coups de mou. Durant certains épisodes, il ne se passe presque rien, ce qui pourrait ne pas être dérangeant si on arrivait à s'attacher aux personnages assez pour se soucier de leur sort. Hélas, on se fiche un peu de ses grandes gueules qui pensent bien faire (ou sont juste des petits cons) mais s'embourbent dans leur merde. Bordel que les adolescents d'aujourd'hui sont agaçants (je sais que c'est ma génération, mais le coté toujours connecté des amerloques est quand même barbant). On est presque content de les voir clamser, surtout que quelques morts sont bien réjouissantes et gores. C'est dommage puisque, comme Noah le soulève, l'originalité du format série est l'investissement émotionnel :
You root for them, you love them, so when they are brutally murdered, it hurts.
Pas tellement, Noah, mais bien essayé. La saison deux peut promettre cependant, donc c'est à voir.
Que nous reste-t-il dans la check-list ? Certes,c'est un peu méta, surtout au début et surtout grâce au personnage de Noah Foster - au cas où les extraits n'auraient pas vendu la mèche -, le nouveau Randy, et de son sidekick, Audrey Jensen (Bex Taylor-Klaus). On pourrait être plus dans l'auto-dépréciation, il manque un petit peu de l'esprit de Scream, ce détachement nonchalant qui imprègne les films. Là encore on revient au fait que les personnages sont des petits morveux. Certes, ils sont insolents, mais pas assez pour nous marquer et nous investir dans leur sort.
Comprenez-moi, Scream n'est pas totalement ratée. Le fait est que je ne pense pas qu'on puisse faire une slasher série, ou du moins pas comme ça. La fin est parvenue à me surprendre (bien que j'avais repéré le tueur et son motif) et promet une seconde saison, ce qui pourrait permettre de mieux fignoler l'histoire et de dévoiler les derniers mystères de l'intrigue. Ils auraient cependant pu boucler le tout en une saison, qui aurait été plus dynamique et peut-être un peu moins larmoyante.
S'il-vous-plait, pas de saison trois ?
Au passage : les liens vers mes critiques de la saga de films Scream si chère à mon coeur et que je recommande bien plus chaudement (les films, pas mes critiques).
Partie 1 : http://www.senscritique.com/film/Scream/critique/6617751
Partie 2 : http://www.senscritique.com/film/Scream_2/critique/6623040
Partie 3 : http://www.senscritique.com/film/Scream_3/critique/6716397
Partie 4 : http://www.senscritique.com/film/Scream_4/critique/6721769