Sword Art Online
6.2
Sword Art Online

Anime (mangas) Tokyo MX (2012)

L'incontournable "Je suis coincé dans un jeu vidéo"

En me projetant de ce nouvel univers - qu'est celui des œuvres japonaises et donc par conséquent de la Fantasy Orientale (si on désire toujours faire la sourde oreille aux déclarations de Anne Besson) - je ne pouvais décemment pas passer à côté de ce qui est considéré - du moins, je crois l'avoir entendu de la bouche de pas mal de mes camarades - comme la référence ultime à ce genre d'animé dont je suis sûr qu'un nom spécifique est employé sans que je puisse le réciter parce que je ne le connais absolument pas et cette phrase devient beaucoup trop longue pour la lire d'une seule traite...
Ainsi, Sword Art Online est un animé adapté de la light novel éponyme de l'auteur Reki Kawahara et, je préfère prendre des pincettes car je manque de connaissances et d'informations, il semblerait que ce titre soit un des piliers dans le genre "un héros coincé dans un jeu vidéo". On allie donc de la science-fiction à de la Low Fantasy (classification totalement personnelle et branlante). On a donc un animé totalement opposé à DanMachi - devenu ma référence, il faut le croire - où le héros est étranger au monde, à l'univers qu'il parcourt. En effet, Sword Art Online, majoritairement abrégé en SAO, prend racine dans le monde merveilleux des MMORPG et mine de rien, on est plutôt bien immergé sans même être un professionnel des jeux en ligne malgré l'utilisation d'un vocabulaire spécifique. Néanmoins, SAO est-il à la hauteur de sa réputation et a-t-il pu rallier un débutant en animés ? Si vous avez vu la note, vous avez une moitié de réponse ! Mais elle est à double tranchant...


Ainsi, le jeune Kazuto Kirigaya, pseudonyme "in game" Kirito, se connecte à un nouveau jeu en ligne : Sword Art Online. Et alors qu'un bon nombre de joueurs fait de même, ils sont prévenus qu'ils ne peuvent plus quitter le jeu et sont donc condamnés à finir le jeu pour pouvoir sortir de ce dernier. Le seul hic à cette histoire, si les joueurs meurent dans le jeu, ils meurent dans la vraie vie.
Pas plus de spoil !


Les enjeux sont on ne peut plus simple pour les joueurs et la tension dégagée se ressent tout au long (ou presque) de la série. Néanmoins, on arrive rapidement à se poser pas mal de questions, notamment quant au pourquoi de l'emprisonnement des joueurs dans le jeu. Certes, il y a bien des éléments de réponse lors du dénouement mais franchement, je dois avouer - si je n'ai pas entièrement tout compris - avoir trouvé ça complètement débile et absurdement gros. Genre, à quel moment ça passe crème ? Et ces dires ne sont que le reflet de ce que je pense de l'animé. Il y a de bonnes idées et des volontés de divertissement honorables mais aller jusqu'au bout, c'est en option ? On navigue en terrain tourmenté où séquences incroyables et désastreuses scénaristiquement ou logiquement parlé se succèdent. Et c'est vraiment dommage car l'animé dégage quelque chose d'attachant ! L'intrigue et l'écriture sont assez soignées mais pas assez et les véritables moments d’adhérence totale à l'univers sont les séquences de doutes et de peur des personnages quant à leur survie ou d'autres moments liés à un événement "in game". Le reste, c'est bof. Vraiment bof. Bof ou trop rapidement résolu, du moins en apparence car plus qu'à une résolution, j'ai eu l'impression d'assister à une part de fainéantise venue des réalisateurs et scénaristes. Le point positif dans tout ça, c'est que c'est graduel et j'en viens à ce problème d'envergure selon moi, la séparation de l'animé en deux arcs scénaristiques : à quel moment le deuxième arc est important, nécessaire, obligatoire ?
Le premier arc, s'il possède des faiblesses, il ne faut pas le cacher, est de loin le plus attachant, le plus émouvant, le plus vivant alors que le deuxième arc, malgré une intrigue que l'on pourrait croire importante au possible, a un goût de fatigue, de réchauffé... au point où je suis quasiment certain que si l'on supprimait le deuxième arc en gardant peut-être uniquement la fin pour sauvegarder une certaine cohérence, ça fonctionnerait impeccablement bien ! Cette impression que le deuxième arc ne rajoute que de pseudo-intrigues aux visées douteuses, histoire de faire vivre la première saison quelques épisodes de plus. En bref, pour le premier arc, on jongle entre des événements attachants, émouvants, divertissants à des séquences plus molles mais pas totalement dénuées d'intérêt. L'évolution de l'intrigue est prenante malgré une petite déception quant à sa résolution. On enchaîne alors avec un deuxième arc qui a le mérite de mettre en lumière des personnages restés dans l'ombre et a soulever des questions intéressantes (voire même pour certaines quelque peu gênantes ; je suis une vraie chochotte !) mais qui a ce fumet facultatif malgré les innovations. L'histoire globale, pour conclure, est intéressante malgré son decrescendo, offrant un éventail conséquent sur les volontés humaines et la capacité du joueur à survivre face aux dangers. De plus, le thème ne va pas tomber dans les oreilles de sourds car, tout comme moi, je pense qu'il y a quelques spectateurs/joueurs qui se sont déjà imaginés prisonniers dans un monde virtuel ; on observe plausiblement - car c'est à débattre plus profondément - cette sensation auquel j'attache une certain importance, à savoir la volonté des héros, par miroir nous même, de vivre des aventures dans un monde autre que celui réel. L'univers présenté demeure logique de a à z même s'il montre de nombreuses faiblesses qui interrogent longuement. Les quelques rebondissements nous permettent de nous sentir à fond dans l'animé malgré un élément que j'ai (re)découvert seulement maintenant et qui constitue une des raisons de mon ancien désintérêt pour les animés (j'en parlerai plus bas).
Mais voilà, pour résumer, une histoire bien ficelée qui saura nous immerger sans problème dans l'histoire, du moins pour ce qui est du premier arc.


Côté personnage, nous sommes bien servis et c'est un bon avantage. En effet, au milieu de cette crise, on nous peint des personnages très différents les uns des autres, de ceux tombés dans une démence totale à ceux qui sont partis tuer tout le monde sur un coup de tête en passant par ceux qui attendent que les événements se passent et ceux qui agissent pour faire avancer le schmilblick. Le côté "Game of Thrones", dans le sens où beaucoup ne vont pas survivre, ajoute pas mal de profondeur et de relief à la psychologie des personnages, notamment ceux principaux qui vont sans cesse se remettre en question. On se sent impliqué dans leur quête et on a peur pour eux, que ce soit dans le premier ou le second arc. On relèvera quelques têtes qui ne serviront absolument à rien si ce n'est faire germer une idylle aussi brusque qu'éphémère mais dans l'ensemble, tous les personnages sont intéressants et plutôt vivants. Sauf pour ce qui est de Yui ! Au risque de décevoir ceux qui l'apprécie, je ne peux pas supporter ce personnage ! Je ne spolierai rien à son sujet mais l'impact que ce personnage a sur ceux principaux m'exaspère au plus haut point. Ce doit être l'unique défaut, au sein de cette catégorie personnage, que je déteste, si ce n'est execre, le plus. Et c'est stupide parce que ce personnage a un impact inconsidérable sur la relation sentimentale de notre héros Kirito, qui est au passage admirablement construit si ce n'est cliché par moment (mais bon, animé oblige il faut croire). Relation qui, si elle est loin d'être parfaite, voire quelque peu nunuche eau-de-rose cucul la praline, est attachante et offre pas mal de situations cocasses. Limite, c'est une très belle relation clichée. Autrement, pour s'éloigner du personnage de Yui, c'est agréable de voir autant de personnages intéressants ; on regrettera - mais là aussi, animé oblige - la pointe de fan service que j'ai cru déceler, notamment dans les décolletés et les bonnets démesurés des jeunes collégiennes/lycéennes. On notera également quelques scènes, notamment dans le deuxième arc, assez limite, proche du hentai tandis que d'autres sont assez dures à regarder car d'une violence perturbante.


Pour les graphismes, les animations et tout le côté technique, pour un animé de 2012 malgré l'absence de comparatif, cela n'est pas moche du tout, bien au contraire, c'est agréable à regarder. C'est peut-être un peu pauvre, on n'a pas forcément le souci du détail mais ça reste on ne peut plus honorable. Les animations sont fluides, les combats tendus, nerveux, dynamiques et les décors sont assez impressionnants et uniques pour nous ébahir. L'aspect MMORPG est bien retranscrit et intégré à l'animé, de ce point de vue, il n'y a rien à dire : c'est parfait !


Pour les musiques, nous avons une listes sympathiques avec quelques sons émouvants. Ce qui n'est toujours pas le cas (d'un point de vue totalement subjectif) des génériques. En parlant de génériques, bien qu'indifférent au spoil contrairement à ce que je peux faire croire dans les résumés que je formule dans mes critiques, il serait intéressant - du moins pour les spectateurs qui désirent garder une once de surprise dans leur visionnage - de ne pas tout dévoiler dans ces derniers ! Sincèrement, c'est une des raisons qui ne vexe le plus avec les animés : en deux minutes de générique, on nous a expliqué et révélé 25 épisodes d'une série ; vous êtes des champions toute catégorie !
Autrement, pour en revenir aux musiques, certains titres demeurent en tête par les émotions qu'ils véhiculent.


Sword Art Online est une série pionnière, jusqu'à contradiction, dans ce genre si particulier d'animé. Un animé en deux arcs donc qui semble légèrement se dégrader en arrivant à son dernier arc par une succession d'événements qualifiables de superficiels, ce qui n'est pas le cas du premier arc qui demeure le plus important et le plus dynamique. L'aspect MMORPG est vraiment le point fort de cette série mais malheureusement, il ne va pas parler à tout le monde, d'autant plus que ce point engendre des complications scénaristiques pas forcément évidents à suivre. Un divertissement fort sympathique mais qui entraine bien trop de questionnement ou nous laisse sans assez de réponses. Il y a du bon mais malheureusement pas mal de mauvais aussi qui gâche une partie de notre visionnage. Néanmoins, il semble être un pilier dans le milieu et rien que pour cela, il mérite d'être visionné et recommandé pour la forme. Les messages délivrés - si tant est qu'ils sont réellement délivrés par l'animé et non par une envie personnelle d'évasion dans un univers de l'imaginaire - sont intéressants et nous font réfléchir tout en nous faisant profiter un maximum de personnages loufoques, bien construits à l'existence et au lendemain tourmentés.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
7
Écrit par

Créée

le 25 mars 2020

Critique lue 170 fois

PhenixduXib

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