D'abord light novel rédigée par Reki Kawahara, puis série de manga (et avant les jeux vidéos), Sword Art Online devient un animé en 2012 sous la direction du studio A-1 Pictures, le tout contenant une vingtaine d'épisodes.
Sorte de croisement entre Hunger Games, Tron et Avatar, Sword Art Online semble, au premier abord, naviguer dans les eaux bien consensuelles du shônen le plus basique, avec héros frêle mais courageux et nombreux combats. Mais contre toute attente, une fois posées les bases d'un gigantesque univers virtuel à ciel ouvert, les enjeux vont se montrer bien plus complexes que cela.
Miroir à peine déformée d'une société déshumanisée où la seule échappatoire réside en une réalité alternative et surtout factice, où les comportements de chacun ne sont finalement qu'une version amplifiée du quotidien, Sword Art Online surprend par l'humanité qui émane de ses personnages. Bien qu'appartenant à un schéma classique, ils parviennent à exister, leurs failles et leurs doutes les rendant un minium attachants.
Ne sacrifiant pas son récit à l'action, Sword Art Online dose plutôt bien ses effets, offrant un cocktail efficace d'anticipation, d'aventure et de combats, avec juste ce qu'il faut d'humour et de bons sentiments. Gérant plutôt bien son rythme, si l'on excepte une ou deux baisses de régime, Sword Art Online semble de plus proposer un final pour une fois satisfaisant, concluant la trame générale tout en laissant quelques interrogations en suspens.
Sauf que tout cela ne représente que la première moitié de la série. Alors que Sword Art Online aurait pu s'achever avec panache au bout d'une dizaine d'épisodes, une nouvelle intrigue vient prolonger un peu artificiellement une histoire qui n'en demandait peut-être pas tant. N'ayant pas lu l'oeuvre de Reki Kawahara, je ne saurais dire si cela reste fidèle ou est dû à une envie de surfer sur le succès de la licence.
Toujours est-il que ce second arc narratif, sans être pour autant catastrophique, peine à susciter autant d'intérêt que les premiers épisodes. Est-ce le rythme moins soutenu, l'aspect heroïc-fantasy aseptisé, la relation encombrante entre deux des personnages principaux, je ne sais pas. Mais je trouve dommage qu'une série aussi prometteuse se soit étirée un peu inutilement ou n'ai pas su rebondir efficacement.
En l'état, Sword Art Online reste un animé formellement agréable, plus humain et touchant que je ne le pensais, peut-être pas d'une grande originalité mais réussissant le pari d'être à la fois populaire et pas totalement con.