Un gentleman à Moscou
Cette mini-série est l’adaptation du roman éponyme publié en 2016 par Amor Towles.
Alors que la révolution bolchevique éclate en Russie, le comte Alexander Ilyich Rostov (Ewan McGregor) voit sa vie de privilégié lui être arraché. Il est arrêté, jugé et miraculeusement épargnée d’une exécution immédiate. Le tribunal soviétique le condamne cependant à l’emprisonnement à vie dans un luxueux hôtel de Moscow. C’est dans ce contexte que Rostov va se bâtir une nouvelle existence et découvrir à travers le temps qui passe le véritable sens de l’amitié, de la famille et de l’amour.
Cette mini-série est tout simplement magnifique et incroyablement émouvante. Il est vrai qu’il faut s’armer quelque peu de patience, car les premiers épisodes ne sont pas autant à la hauteur que les derniers. On prend quand même plaisir dès les premiers instants à voir Ewan McGregor évolué dans cet hôtel qui lui sert de prison.
Son Rostov représente d’ailleurs le parfait témoin passif du changement d’époque. À cet égard, il nous offre un formidable point vue terrible sur la brutalité et la dureté de ce nouveau monde soviétique. Plus largement, la série en elle-même nous pousse à la réflexion et à nous questionner sur notre rapport vis-à-vis la condition humaine.
À ce titre, l’acteur nous offre une performance exemplaire comme c’est presque toujours le cas avec lui. Son Rostow est un bon vivant au grand cœur, mais dont la mélancolie est palpable dans son regard. Après-tout, il incarne une figure tragique qui a été brisé par le destin, mais dont l’espoir l’habite toujours. J’aime particulièrement le fait que malgré toute la luxure qui l’entoure, le comte nous fait ressentir à mainte reprise que rien ne pourra remplacer la perte de sa liberté. Delà, il faut saluer toute la finesse que fait preuve McGregor dans ce rôle.
Cependant tout l’intérêt de son personnage réside dans les connexions qu’il fait avec son entourage, c’est là qu’on voit tout le talent de McGregor à l’œuvre. Ça relation père/fille qu’il créé avec d’abord Nina puis Sofia sont d’une sincérité bouleversante et émouvante. Il va sans dire que les deux sont déchirantes en bout ligne, mais chacune par un prisme bien différent. Couplé à ça, le comte va avoir le droit à une relation amoureuse touchante avec Anna qui vient égayer un tant soit peu son univers bien gris. Fait amusant, cette dernière est incarnée à l’écran par Mary Elizabeth Winstead, la femme d’Ewan McGregor dans le monde réelle. Elle se démarque aisément au côté de son mari, il faut le mentionner.
Bref, cette mini-série est une œuvre bien contemplatif et hautement riche de qualité. C’est ni plus ni moins qu’une expérience télévisuelle comme trop rarement on en croise sur le petit écran. Il n’y a pas à dire, la Paramount à frapper fort avec ce projet bien singulier porter par un Ewan McGregor charismatique comme jamais. C’est à découvrir sur-le-champ!
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