Acharnés par Adrien Beltoise

A24 s'impose depuis quelques années comme une marque prestigieuse pour un cinéma d'auteur branché et arty.

Si je reste sceptique sur certains résultats pompeux, la présence d'A24 dans l'écosystème hollywoodien à le mérite de faire ses preuves et du bien dans une ère standardisée.

Le studio jouant la carte de l'originalité et d'une maitrise de la hype pour exister au milieu des grosses machines.

Plus confidentielle, la production télévisuelle d'A24 aura permise l'excellente "Euphoria" et récemment "Irma Vep". "Acharnés", leur dernière production, semble bien partie pour compléter ce trio vu le petit buzz qui l'entoure depuis sa sortie.

Un buzz un peu artificiel puisque "Acharnés" ne réinvente pas la roue. C'est une comédie noire agréable mais plutôt classique en son genre.

Si on peut saluer le cast majoritairement asiatique, cette spécificité n'est jamais vraiment exploitée et les thématiques et situations ont déjà été explorées de nombreuses fois (et mieux) ces dix dernières années.

Néanmoins, la prémisse du récit (une altercation entre automobilistes) offre un point de départ suffisamment intéressant, pomme de discorde qui reviendra cycliquement au fur et à mesure de l'évolution et des frustrations des protagonistes.

"Acharnés" ne parle d'ailleurs que de ça, d'êtres égotiques aussi attachants que détestables qui vont focaliser leur haine sur l'autre pour éviter de se regarder en face.

Wong et Yeun sont parfaits dans ce jeu de masques tour à tour drôle et émouvant, pas forcément bien équilibré mais divertissant jusque dans une résolution qui fera même écraser une larmichette.

A24 oblige, on pouvait craindre une posture auteurisante et chichiteuse, il n'en est rien.

"Acharnés" est accessible, formellement soignée et raconte humblement les raisons de la colère de ses personnages. Rien de plus, rien de moins mais cette simplicité joue clairement pour elle.

Pas la série de l'année, ni une claque comme certains ont pu le dire mais "Acharnés", c'est tout de même très recommandable.