Yeah ! De la première à la dernière minute, cet anime/cartoon claque, tranche et fuse comme aucun ne le fait. 5 épisodes de 25 minutes et aucun temps mort, aucun déchet, aucune fausse note. Afro Samurai te roule dessus sans concession. Il n'essaye même pas d'être badass, il s'impose en tant que badass presque malgré lui.
Le posage de couilles graphique est le premier élément qui saute aux yeux. Plongées dès les premières secondes dans un mano a mano sauce Far West des plus épiques, nos rétines assistent déjà à ce qui restera la ligne de conduite de la série : dynamique du mouvement et de l'action hyper stylisée, sens du ralenti, de la distorsion et de la violence graphique entremêlés, le tout plongé dans un dessin "gangsta street bushido" bluffant. Car si une très grande partie d'Afro Samurai est composée de duels au sabre à couper le souffle s'enchainant dans un rythme jeu vidéo nerveux (ce n'est pas pour rien que la série a été adaptée en un Beat'em all), il ne faut pas pour autant en oublier l'originalité de l'univers les encadrant, mêlant Japon féodal, technologie cyberpunk et culture street US. Quoi de meilleur que des membres découpés, du sang giclant, une afro et un bandeau volant au vent, le tout bercé par un bon vieux rap des bas-fonds?
Le script suit avec brio. Un système de hiérarchie samouraï autour duquel se construit l'histoire frisant le banal (One Piece sors de ce corps!) mais néanmoins excitant. Une quête vengeresse parfaitement emmenée, aux détours de scénario non pas minimalistes mais sans lourdeurs et efficaces, avec des flashback dosés balançant l'intensité dramatique quand il faut, avec une montée en sauce finale techno-délirante. Des personnages tous plus réussis les uns que les autres malgré la fulgurance de progression de la série, d'Afro à qui je décerne la palme des couilles les plus massives du monde, à son alter-égo au style "niggah" magnifiquement joué par Samuel L. Jackson, en passant par toute une tripoté d'adversaires aussi variés que crédibles. Enfin, la réflexion engagée ne va pas plus loin que celle de Naruto (le pouvoir par la violence c'est mal car ça n'entraine que la violence et la souffrance (pardonnez mes références en carton pour cette critique, mais il faut savoir mobiliser ses classiques)) mais est distillée de manière bien plus simple et aboutie.
J'ai la faiblesse de ne pas avoir lu le manga originel de Takashi Okazaki qui a dû contribuer pour beaucoup au génie de cet anime (réalisé par Fuminori Kizaki et non pas par Okazaki comme l'indique Sens Critique), mais l'avantage est que cela me destine probablement à une expérience des plus jouissive. J'en profite pour faire un énorme big up à la série cartoon Samourai Jack qui a bercée mon enfance et que j'ai appris à redécouvrir, rien à voir avec celle qui nous intéresse aujourd'hui si ce n'est qu'aucune série d'animation de samouraï ne m'a à ce jour mis autre chose qu'un grand poing dans la gueule !