Un véritable enfer que de subir ces quelques 2 heures de supplice. La forme n’est pourtant pas désagréable : des acteurs pas vraiment mauvais, un cadre scénaristique de la noblesse/bourgeoisie londonienne plaisant, une réalisation pas si dégueu. Le fond est quant à lui effroyable et constitue un ventre mou d’approximativement une heure et demie : un type faisant un boulot à l’intérêt relatif que lui-même n’apprécie pas tellement, ayant une femme avec qui les relations sont superficielles et « mécaniques », ainsi qu’un plan cul extraconjugal mettant en danger de manière croissante son mariage et son boulot merdiques. Quel calvaire !
L’intérêt réside précisément dans de rares scènes dans lesquelles on a vraiment l’impression de voir du cinéma, dans lesquelles le niveau du film s’élève du grade pâquerette pour se retrouver dans le firmament, semblant être tout droit tiré du meilleur des Shakespeare. Ce sont ces moments que chacun ayant vu le film reconnaitra, où l’action, frôlant le fantastique et suintant le tragique, est ralentie, en suspend, où une réelle réflexion s’opère, où des explications sont données et sonnent vraies. Oui, mais non. Cher Woody, on ne joue pas avec le spectateur, on ne lui offre pas un film vide, même pour quelques minutes d’éternité.