After The Rain
6.9
After The Rain

Anime (mangas) Fuji TV (2018)

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Le goût des adolescences silencieuses

Qu'est-ce que l'adolescence sinon l'épanouissement dans le repli sur soi ? Pâles couleurs et images fades : un air doux de rêverie verlainienne. Après la pluie est un de ces rares animes qui a su saisir à la fois l'intimité et le surgissement des émois adolescents, à retranscrire fidèlement fébrilité, nostalgie. Les obsessions de jeunesse, déformées, reléguées, bafouées par le temps, la vie, les autres ; mais avant tout par soi-même.


La série raconte l'histoire d'Akira, lycéenne, et de M. Kondo, son patron. Mais il ne s'agit pas de leur histoire ; plutôt de leurs influences croisées, des regards que l'un et l'autre se jettent et jettent sur leur passé. Tout est temps, temps qui passe, qui flâne et qui endort les jeunesses oubliées. Virginia Woolf n'est pas bien loin lorsque l'heure est aux retrouvailles. Celui qui n'a pas vécu comme il le souhaitait tente de faire bonne figure, il fait du charme ou bien se cache dans le désintérêt, avant de surgir, vrai, inchangé.
Ceci n'est pas une histoire d'amour, plutôt une ode à la liberté. Ce que la série tient de plus saisissant, le silence en révèle le goût subtil. Le premier épisode est délicieux : la retenue, l'imagination, le silence. Tout se passe le temps d'un silence. À vrai dire, la série n'est brillante que lorsqu'elle se tait, qu'elle laisse de côté ses artifices trop volontaires, qu'elle laisse parler le spectateur à sa place : au gré de son animation impeccable, de son character design judicieux, de ses regards subtils.


Après la pluie s'est trompé de format. Il ne fallait pas en faire une série. Un film aurait été autrement plus judicieux ; deux ou trois courts, à la manière d'un 5 cm par seconde, la meilleure solution. Car fatalement, la série ne peut s'empêcher de remplir, de tout remplir avec force mots, maintes démonstrations, des métaphores et stratagèmes à n'en plus finir. Elle n'a pas compris que c'était dans le silence qu'elle était la meilleure et que sur ses douze épisodes, seuls deux étaient véritablement nécessaires. Seuls deux avaient véritablement le goût doucereux de ces adolescences silencieuses. Mais deux épisodes qui valent la peine d'être vécus.

reSisyphe
7
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le 11 avr. 2018

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reSisyphe

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