Critique de la Saison 1 (voir en bas pour la saison 2 au jugement opposé) :
Age Of Youth, c'est l'Histoire simple de 5 étudiantes en colocation. A priori, une série adolescente assez banale avec de nombreuses histoires de cœur pour les plus timides mais aussi pour les plus extravagantes. Si chacune d'elles luttent avec la gestion de leurs émotions et de leur vie, la série se montre beaucoup plus surprenante que ça. Sous chacune de ces personnalités très variées semble se cacher une face plus sombre qu'on ne nous dévoile longtemps que par de brefs images subliminales. Que ce soit pour chacune d'entre elles, ou pour nous, Age Of Youth propose des réflexions intelligentes sur l'adolescence et la vie dont nous avons tous à tirer des leçons (si il n'est pas trop tard). Le progressisme est également assez judicieusement présent.
Comme pour Misaeng, nous sommes dans un contexte sud-coréen différent du notre : Tradition confucianiste, course à l'excellence, machisme et abus de pouvoir, etc. Il est important de considérer ces changements pour comprendre les différences psychologiques et comportementales de la série avec les nôtres. Le personnage de Yoon est ainsi mon préféré car sa vie semble parfaitement dépeindre des éléments importants de la société sud-coréenne. Immensément touchante...
Mais toutes jouent un grand rôle. La proximité si rapide qui se créé entre nous et chacune de ces filles n'est pas sans me rappeler la famille Fisher de Six Feet Under. Je viens de parcourir toutes les meilleures séries que j'ai vu et je n'étais effectivement jamais retombé sur une série nous partageant autant de personnages passionnants qui prennent aussi égalitairement notre coeur le temps d'une saison (Downtown Abbey s'en est peut-être le plus rapproché).
Il ne faut chercher aucune ressemblance frappante entre les deux, néanmoins Age Of Youth a cette même audace narrative pour joindre les rire aux larmes d'une séquence à l'autre, notamment en utilisant les différents procédés comiques. L'utilisation de séquences imaginaires psychédéliques et siphonnés en est le plus bel exemple. Si l'univers perturbé de Claire Fisher vous manque, c'est le moment de vous laisser entrainer dans cette aventure sud-coréenne.
Pour compléter cette narration inventive et sans faille, il faut également mentionner la photographie de cette série qui magnifie n'importe quelle scène qui aurait pu ne sembler qu'ordinaire. Tandis que chaque apparition de la musique, que je vais m'empresser de télécharger, finit de déchirer nos cœurs. La série est évidemment à suivre en VO car la voix façonne les émotions, et c'est d'autant plus le cas avec le coréen dont les émotions ressortent facilement par l'intonation donnée aux mots. Les personnages de Jung et Eun-Jae en font des fréquents exemples.
Je reste si épaté par le génie de la série qui transforme les banalités de la vie adolescente en scènes aussi extraordinaires que je ne peux pas croire que la saison 2 en suive le même chemin qualitatif. Les deux derniers épisodes de la saison perdent d'ailleurs en crédibilité et excellence. En unique autre défaut il faut sinon aller chercher dans les courtes scènes bonus post-générique avec une "fausse interview" d'un personnage par épisode.
Critique de la Saison 2 : Comme je m'y attendais la saison suivante est très en deçà de la première. Il faut plusieurs épisodes avant de retrouver des repères "convenables" avec un casting qui a trop et mal évolué. Les rôles ont tous perdu en profondeur et intérêt, certains deviennent même insupportables. La saison 2 ne se regarde finalement plus que parce que nous avons adoré la 1 et que nous restons optimiste et tolérant avant la résignation. Je dois bien le dire même si ça fait mal : Si cette saison était la première, j'aurais considérée cette série comme de la merde pour ados. Toujours est-il que la saison 1 est tellement excellente sur ses dix premiers épisodes qu'il faut quand même la voir, d'autant que l'épisode final n'est pas tant que ça "ouvert".