Une série qui donne des ailes, mais qui n'apprend pas à voler
Les japonais sont capables du meilleur comme du pire, on le sait bien, mais quand on se retrouve face à des pierres précieuses de la valeur de cet Haibane Renmei, on ne peut que leur pardonner. Modèle de douceur, de finesse et d'élégance, ce titre atypique est une très agréable surprise dépourvu de violence et d'agressivité. Dans cette métaphore de l'adolescence qui ressemble à une version dépressive d'un Hayao Miyazaki (notamment en ce qui concerne les décors, somptueux), tout se fait par petites touches discrètes, anecdotiques, tantôt sombres, tantôt claires, émouvantes, poétiques - sans excès -, parfois un tantinet superficielles... Ce qui découragera certains (d'autant que les premiers épisodes sont d'un vide assez rébarbatif, il faut l'admettre) mais en séduira beaucoup d'autres (plus courageux ou plus ouverts). Et pour cause...
Bien que l'aspect technique soit exemplaire, l'idée d'écrire le scénario au fur et à mesure était un peu risquée, même si le résultat s'en tire plutôt bien malgré quelques incohérences, glissements de point de vue non maîtrisé et autres questions sans réponses (qui n'en ont vraisemblablement aucune, même dans la tête des auteurs)...
Au bout du compte, rien n'est posé explicitement (et c'est tant mieux), mais le pourquoi du comment se devine quand même progressivement ; assez, du moins, pour qu'on ne ressorte pas de l'expérience frustré.
Pour pleinement apprécier celle-ci, une fois n'est pas coutume, il faudra d'ailleurs la regarder en version doublée plutôt qu'en sous-titrée, pour ne pas perdre l'immédiateté et la légèreté des dialogues.
Un joli cadeau à se faire, si on aime sortir des sentiers battus...