Le Leijiverse ou univers de Leiji Matsumoto est immense et Albator 78 ou Captain Harlock fait partie de ce grand édifice qu'il a construit. C'est par cette œuvre animée que j'ai ainsi mieux abordé l'immensité qui le compose même si comme beaucoup j'ai vu auparavant le film en CGI. Contextuellement parlant Albator nous présente une humanité particulièrement endormie au point qu'elle en est des plus pathétique, bien pitoyable, présentant une image guignolesque. Celle-ci est endormie au point d'être totalement aveugle, anémiée par son confort qui l'empêche de voir la réalité en face, la rend insensible à ce qui peut pourtant présenter un danger pourtant bien présent et qui finira par exploser tel une bombe nucléaire détruisant tout sauf la débilité profonde du premier ministre. Ce personnage est particulièrement représentatif d'une inutilité phénoménale se préoccupant plus de pouvoir accéder à ses loisirs et enfonçant encore le clou sur cet allure pathétique de celui qui a perdu tout sens de la réalité quand le danger menace pourtant, réclamant d'abord ses loisirs. Le golf, l'hippodrome, peu importe ce qu'il se passe seul ceci compte, il n'y a que Albator, pirate au grand cœur et conscient du danger qui est l'ennemi. Et puis que des scientifiques disparaissent cela n'alerte d'autant plus personne. Des éléments qui ont une certaine résonance des plus ahurissantes et des plus phénoménales quand on sait regarder, observer, appréhender et analyser quelque peu l’œuvre avec un certain regard critique. Oh on peut penser aux influences vis à vis de l'époque de l’œuvre mais pas seulement. Il convient de dire que l’œuvre n'a guère vieillit si ce n'est que l'animation est agréablement à l'ancienne, elle garde une teinte et une saveur haute en couleur dans le sens qu'elle prend.
Ceci étant revenons en à l'humanité, celle-ci se fait minable et affreusement ramollie, mortellement munie d’œillères à faire fi de toute considération d'une énorme sphère étrange atterrissant avec fracas sur Terre. Et ce n'est pas mieux du côté politique où on ne se préoccupe que des soit disant méfaits d'Albator avec son équipage de l'Arcadia. Albator parlons en, pirate de l'espace et non corsaire comme le veux la traduction, veille quand à lui sur la Terre depuis son vaisseau avec ses 41 Hommes d'équipage dont deux femmes que sont Kei Yuki/Nausicaa et la cuisinière. S'il protège la Terre c'est d'ailleurs pour le bien d'abord de Stellie/Mayu la fille de son grand ami qui aura sacrifié sa vie pour construire ce grand vaisseau qu'est l'Arcadia et mener le combat pour la liberté. Mayu forme ainsi un grand symbole défendu avec cœur et cela est prouvé au cours de l'épopée que nous voyons là dans cet espace temps d'Albator 78. Symbole de renaissance qu'est cette petite, symbole prenant de tout son sens plus tardivement. Mais le symbole a beau existé il faut pour autant le défendre et le sauver, ce que fait notre bien aimé capitaine.
Le capitaine Albator protège la Terre comme je le disais. Mais contre quoi ? Les Mazones/Sylvidres bien sur, danger dont il a conscience avec l'ensemble de ses hommes d'équipage, chacun ayant pu s'apercevoir de la perfidie de ces êtres. Concernant les Mazones on pourrait prendre la vision de leur constitution mais quand à parler de la nature on préférera d'autres aspects pour une reprise des droits de la nature. Daiba Tadashi/Ramis que l'on voit rejoindre l'équipage se rend bien compte de l'épouvantable catastrophe ambulante qu'elles représentent rien qu'avec les éléments insidieusement infiltrés sur Terre. Dissimulées elles observent et épie le plus vicieusement du monde. Farouches guerrières les Mazones font tout au long de la série preuve de barbarie, de perfidie, de manipulation, d'infiltration, de perversité, d'ignominie, de versatilité, de grande dangerosité et tant d'autres choses encore reflétant un danger colossal. Et quand certains ont des éléments ils continuent à nier comme peut le faire Saroumane dans le Hobbit version Peter Jackson. Référence à ceci pour le fait de nier l'évidence quand elle est à portée de main. Heureusement l'équipage de l'Arcadia lui est conscient, largement éclairé sur la situation, en lui est la lumière de ceux qui sont avisés. Une lumière qui finira par frapper aussi Vilak/Kiruta d'abord ennemi d'Albator voulant l'arrêter mais qui finit par saisir la vérité et le rejoindre dans sa lutte finissant par mourir comme un brave avec honneur.
Albator 78 est donc une oeuvre avec une certaine portée, dont certaines répliques font mouches et on pourrait ouvrir sur d'autres œuvres faisant sens en matière de répliques que l'ont peut trouver. Dans ce propos il sera quand même bon d'apprécier aussi que entre Albator et la Reine des Mazones se forme une sorte de respect l'un de l'autre tandis que l'armée de cette dernière a quelque chose d'assez dégénéré. La reine présente de quoi donner quelques atténuations qui sont quand même appréciables même si avec son peuple elle entraine vers la destruction.
Au final même si on voit évoluer d'une certaine façon les Mazones jusqu'au bout elle restent un danger des plus perfides dont seuls se rendent vraiment compte quelque uns et c'est cela qu'on peut retenir avec d'autres éléments qui font au delà de ça que l’œuvre est belle. Le fond est grand mais la forme est belle, nous faisant voguer dans l'immensité de l'espace, on trouve dans la série animée en question une certaine poésie qui a de quoi toucher et une belle musicalité surtout en Version Originale avec la bande musicale Orchestrée par Seiji Yokoyama. Albator 78 n'est pas seulement ce combat contre les terrifiantes Mazones, c'est aussi un plaisir à se laisser porté par ce qui fait son charme et sa saveur. On se laisse prendre musicalement et on s'attache aux personnages, autant on aime encore plus la Kei Yuki en CGI, autant celle de l'anime de 78 ne manque déjà pas de charme. Bref, je pourrais encore développer sur les éléments qui font la saveur de l'anime, ce qui s'apprécie en plus du message qui passe mais je resterai la dessus pour exprimer le fait que l'orchestration donnée forme un tout savoureux.
Je terminerai sur cette citation d'Albator : "Le libre choix c'est la dignité de l'Homme. La preuve qu'il pense, qu'il juge. Qu'il n'est plus le tube digestif que les temps modernes ont fait de lui. Puissent les temps ultra-modernes marquer enfin le réveil général des âmes endormies."