C'est automatique dans l'univers Alias, personne ne meurt jamais vraiment ! Tous les personnages à un moment donné, voir même à plusieurs reprises, sont sacrifiés … avant de ressusciter un ou deux épisodes plus loin. Sérieux, à ce point ça en devient risible. Il n'y a pas un seul épisode qui ne voit pas un personnage ressusciter par magie, même criblé de balles, même cliniquement mort et même enterré ... les scénaristes trouvent toujours le moyen de le ramener à la vie. Je ne compte même plus combien de fois Jennifer Garner est déclarée morte avant de réapparaitre la minute qui suit, plus fringante que jamais.
Mais sinon, Alias c'est quoi au juste ? Bah c'est une série d'espionnage avec une touche de fantastique et qui possède tous les ingrédients qui feront la réussite des autres séries de J.J. Abrams. Nous avons donc une héroïne charismatique, à la fois sensible et bad ass, des personnages mystérieux, le goût prononcé pour le faux-semblant, les rebondissements à n'en plus finir ... mais une série qui semble avancer à l'aveugle et qui réinvente sans arrêt ses règles du jeu. Tous les personnages de la série sont des agents doubles voir triples, on ne peut donc jamais se fier à ce qu'ils disent ou à ce qu'on voit. C'est aussi une série qui s'essouffle beaucoup sur la durée et qui a du mal maintenir son intérêt jusqu'au bout de ses cinq saisons, la faute à des situations toujours plus invraisemblables les unes que les autres (beaucoup trop de surenchère).
Les deux premières saisons sont tout de même vraiment très bonnes, les enjeux sont clairs et le concept fantastique (le mystère Rambaldi dont je me fous royalement) ne bouffe pas trop l'aspect espionnage (ce qui me plait à moi) de la série. Mais à partir de la saison 3, la mécanique commence à s'enrayer quelque peu et sur les deux dernières saisons ça en devient du grand n'importe quoi. Jennifer Garner (aka Sydney) est plus que jamais manipulée par tout le monde et ne voit jamais rien venir, ça en devient consternant. Il faut tout le talent (et la beauté naturelle) de l'actrice pour continuer à s'attacher à son personnage. Michael Vartan (aka Vaughn) traine son regard de chien battu tout le long de la série, un véritable poids mort pour Sydney. Victor Garber qui interprète Jack le père de Sydney, ne connait qu'un seule expression de visage ... le gars n'est pas content, mais alors pas content du tout. On ne le voit sourire pas une seule fois sur plus de 100 épisodes que compte la série. Quant à Carl Lumbly qui incarne Dixon, il est totalement transparent, mais à sa décharge, il n'est vraiment pas aidé par l'écriture de son personnage. Il n'a littéralement rien à défendre sur le papier, tellement son personnage ne sert à rien. Ron Rifkin (aka Sloane) est très bon en bad guy machiavélique, mais à partir de la saison 3 il devient le roi des retournements de veste. Le gars trahit tout le monde, mais à chaque fois on lui refait confiance dans la minute qui suit ...
On peut tromper mille fois mille personnes, non, on peut tromper une fois mille personnes, mais on ne peut pas tromper mille fois mille personnes. Non, on peut tromper une fois mille personne mais on peut pas tromper mille fois une personne. Non …
Heureusement, certains seconds couteaux et guests apportent un vrai plus à la série. Mention spéciale à l'acteur David Anders qui interprète Sark, excellent et très charismatique en bad guy séduisant et pince sans rire. Tous les épisodes dans lesquels il a un rôle important sont tout de suite plus intéressants que les autres. Quant à Kevin Weisman (aka Marshall), il est assez drôle et son personnage est très attendrissant. Amy Acker et Rachel Nichols qui débarquent lors de la saison 5, sauvent la série de l'ennuie et masquent un peu l'absence de Jennifer Garner pour raison de grossesse.
Malgré un constat qui peut paraitre sévère, j'aime malgré tout la série, surtout pour ses deux premières saisons. Alias porte la marque de fabrique J.J. Abrams, elle est donc très plaisante à suivre, car ne se prenant pas trop au sérieux et parce que Jennifer Garner est craquante.