L'épisode pilote s'ouvre sur... une scène de sexe dans une douche, chose plutôt inattendue d'autant que les visages de différents personnages se mélangent. On pense immédiatement à Sense 8, autre production Netflix. Mais c'est du coté de Blade Runner et de Total Recall qu'il faudra aller chercher les références de Laeta Kalogridis, showrunner de la série.
On est dans un univers où notre conscience, notre esprit, peut être numérisé et injecté dans des corps. Dans ce futur où les prisons sont pleines, ce sont les condamnés qui servent d'hôte à ces consciences. Une puce dans le cou pour la gestion des données et le tour est joué.
Le héros de l'histoire, incarné par Joel Kinnaman, se réveille dans un nouveau corps après une longue sieste de 250 ans. Pourquoi si tard et pourquoi maintenant ? Parce qu'un homme riche et puissant veut l'embaucher pour résoudre... son propre meurtre. Ou plutôt, vu le fonctionnement de la société, de son propre corps puisqu'il a changé d'hôte et vit désormais depuis plusieurs siècles dans de nouvelles enveloppes (celle de James Purefoy dans la série).
Le pilote oscille entre mise en place et action, parce qu'il faut donner envie aux gens de voir la série. L'alternance des scènes se fait grâce à deux temporalités : on découvre le héros de l'histoire dans son corps précédent, 250 ans avant donc, se faire abattre tout en suivant sa version actuelle dans un monde qu'il découvre. Vous suivez ? La narration est pourtant limpide et ne tombe pas dans la facilité. On évite heureusement les clichés à la Demolition Man et les deux scènes de baston sont solides (et on se fait petit plaisir de retrouver Tahmoh Penikett, disparu de nos radars depuis la fin de Dollhouse).
Entre ces acteurs qu'on a déjà vu un peu partout et ses références aux films adaptés de Philip K. Dick, Altered Carbon donne une impression de déjà-vu. Mais tout le mystère autour des conscience et des personnages, certes classiques dans les séries actuelles (qui sont-ils vraiment ? quel est leur passé ?), donnent envie d'en savoir plus d'autant que la direction artistique est soignée et les effets spéciaux vraiment réussis.
Mais comme toujours avec ce genre de sujet, reste à savoir si la série entière tiendra la longueur...