American Crime Story : The People V O.J. Simpson
Dans la nuit du 12 au 13 juin 1994, Nicole Brown Simpson (ex-femme d'O.J. Simpson) et Ronald Goldman sont retrouvés assassinés dans le chic quartier de Brentwood en Californie. Le suspect n°1 devient rapidement l'ancien footballeur américain O.J. Simpson. L'Affaire passionnera l'Amérique pendant près d'un an et demi, jusqu'à la date du verdict du procès le 3 octobre 1995.
C'est donc cette très célèbre affaire qui constitue l'intrigue de la saison 1 de la série "American Crime Story". Mais bonne ou mauvaise idée ? A première vue c'est plutôt une bonne idée car cette affaire n'avait jamais été, je crois, adaptée à l'écran. Et a posteriori, après avoir vu les épisodes, ça donne quoi ?
Eh bien j'ai envie de dire que c'est même mieux que ce à quoi je m'attendais. Cette saison 1 est ultra passionnante. Développée en 10 épisodes, la saison retrace l'affaire Simpson de A à Z, c'est-à-dire de la découverte des cadavres de Nicole et Ron, en passant par l'arrestation d'O.J., son procès et enfin le verdict.
J'ai trouvé que la reconstitution des faits était très bien retranscrite : il y a un effort permanent qui a été fait sur les décors, les costumes, le look des personnages mais pas seulement ... sur le scénario aussi. Et c'est bien le point le plus important quand même ! Alors il est vrai que certains éléments ont pu être romancés car la série s'adapte ouvertement d'un livre, The Run of His Life: The People v. O. J. Simpson écrit par Jeffrey Toobin. Néanmoins, dans la plupart des épisodes, des éléments d'archives ont été insérés pour rendre l'ensemble authentique. Dans la plupart des cas, il s'agit d'interviews télévisées des différents protagonistes.
Ces protagonistes, parlons-en. D'un côté il y a le Ministère Public (The People) et de l'autre il y a O.J. Simpson et sa tripotée d'avocats.
Durant l'Affaire Simpson, le Ministère Public était représenté par Marcia Clark (Sarah Paulson), Procureur, mère de deux enfants, battante dans l'âme, mais pas à l'aise avec les médias. Elle est rapidement devenue la cible des journaux à scandale durant l'affaire. Elle était accompagnée par Christopher Darden (Sterling K. Brown).
Du côté O.J. Simpson, on retrouve Robert Shapiro (John Travolta), premier avocat qu'engage le footballeur. Shapiro s'entoure notamment de F. Lee Bailey (Nathan Lane) et Johnnie Cochran (Courtney B. Vance). Robert Kardashian (David Schwimmer) devient naturellement l'un des avocats d'O.J., étant un de ses amis de longue date.
Si je me suis permis de présenter les personnages, c'est bel et bien parce que dans cette histoire, chacun a eu un rôle à jouer, et pas des moindres. Et cet aspect-là de l'affaire est très bien retranscrit dans la série. Ce n'est pas seulement The People V O.J. Simpson qui a eu lieu à l'époque, c'était vraiment un affrontement, une guerre entre les parties et donc de multiples coups bas. Se trainer dans la boue était devenu chose commune. Il fallait gagner à tout prix. Si on prend le cas de Marcia Clark, elle a été complètement salie au moment de l'affaire. Elle était considérée comme une sorcière. Son crime : rendre justice à Nicole et Ron.
Mais n'oublions pas que cette affaire s'est déroulée dans un contexte très particulier à l'époque : juste après les émeutes raciales de 1992 à Los Angeles. Ainsi, avoir mis en prison O.J. Simpson, footballeur américain noir, symbole de réussite, ne passait pas du tout bien. Et le racisme a donc été au cœur de cette affaire du début jusqu'à la fin. Encore une fois, les différents épisodes retranscrivent bien toute la tension palpable qui guettait les personnages. On le ressent à travers les regards, à travers les répliques, à travers la façon de filmer, à travers les intonations de voix. C'est extrêmement travaillé !
Ainsi, je n'ai pas été déçu par cette première saison. Les tenants et aboutissants de l'affaire sont développés. Et puis ce qu'il faut noter également c'est que cette série ne prend pas partie : chacune des parties a autant de temps de présence et leur argumentaire est développé. Le titre prend alors tout son sens. Je le répète : The People V O.J. Simpson.
Je ne peux donc que vous recommander cette première saison : une mention spéciale aux acteurs, notamment une Sarah Paulson magistrale et un John Travolta qu'on redécouvre. Et un bravo à Ryan Murphy, instigateur du show et réalisateur de 4 épisodes. Une réalisation qui s'est avérée efficace et belle à voir : des plans de caméra bien travaillés, un ou deux plans-séquence de mémoire, et à la limite une répétition dont on aurait pu se passer. En effet, Ryan Murphy a peut-être trop tendance à filmer ses acteurs en tournant autour d'eux. Faut se renouveler quand même ... Ceci dit, c'est du très bon niveau !
Ma note : 8,5/10
American Crime Story : The Assassination of Gianni Versace
Fort du succès de la première saison de sa nouvelle série, Ryan Murphy collabore une nouvelle fois avec la chaîne FX pour un nouveau crime, celui du couturier Versace. Une fois n'est pas coutume, le casting qu'a réuni le réalisateur et scénariste n'est pas ridicule : Penelope Cruz, Edgar Ramirez ou encore Darren Criss.
Avec cette nouvelle anthologie, le créateur de série le plus prolifique du moment respecte à la lettre le concept qu'il a mis en place avec "American Crime Story", à savoir relater un fait divers ayant défrayé la chronique. En effet, quand Gianni Versace (Edgar Ramirez), alors au sommet de sa gloire, est assassiné sur le parvis de sa maison de Miami le 15 juillet 1997, les médias du monde entier ont fait marcher les rotatives.
Cette deuxième saison démarre, disons-le, sur les chapeaux de roues. On est très vite mis dans le bain avec un premier épisode nous plongeant dans la folie meurtrière d'un certain Andrew Cunanan (Darren Criss). Mais si Versace meurt dès le début de saison, il se passe quoi ensuite ? Eh bien Ryan Murphy a pris le parti pris de réaliser cette saison sous forme de compte à rebours inversé.
Ainsi, d'épisode en épisode, on retourne dans le passé pour découvrir les motivations de Cunanan. Le choix du réalisateur est plutôt intéressant pour mieux comprendre le tueur en série. La dimension psychologique que prend le récit ne déçoit pas. Cependant, c'est dans le même temps un peu déconcertant. Toute une saison pour étudier la psychologie d'un meurtrier ? Heureusement que Darren Criss tient bien sa partition car, au final, le titre de cette saison est mal choisi. Versace devenant le plus souvent anecdotique, il aurait mieux valu trouver un titre centré autour de Cunanan, le véritable personnage principal de ces 9 épisodes.
Mis à part cela, on doit avouer que Mr Murphy fait encore une fois son boulot comme un chef. Le travail sur les décors, sur les tenues vestimentaires des personnages, sur les coiffures, etc, colle parfaitement aux images d'archives. Par ailleurs, le réalisateur a su tirer au mieux le talent des différents interprètes. Comme évoqué plus haut, Darren Criss est une révélation. Penelope Cruz, quant à elle, brille par l'authenticité de son jeu.
Il en découle donc que cette deuxième saison est dans l'ensemble une réussite. Je pense qu'elle aurait gagné en efficacité en limitant les scènes dans le passé et en accentuant davantage le récit sur le chasse à l'homme autour de Cunanan suite au meurtre de Versace. Pour nous spectateurs, la montée d'adrénaline aurait été bien plus présente. Néanmoins, l'ensemble est bien travaillé et nous permet de réfléchir une nouvelle fois sur différents thèmes de société. Souvenez-vous, la première saison évoquait de manière frontale le racisme. Cette deuxième saison nous parle quant à elle d'homophobie.
Ma note : 7/10