Retour donc sur un des plus grand fiasco médiatique et juridique de ces 20 dernières années. L’affaire est symptomatique de l’Amérique malade que l’on connaît actuellement, partant d’un drame lié aux violences conjugales, débouchant sur un double meurtre atroce, le procès dérive sur les injustices raciales, OJ Simpson devient malgré lui le porte parole de la communauté noire de L.A. victime du harcèlement policier. Il faut aussi rappeler que tout cela se déroule 2 ans après les émeutes qui ont ravagé la ville, suite à l’affaire Rodney King et à la relaxe des policiers coupables de violences.
La sympathie des auteurs va tout de même au procureur Marcia Clark, prise elle même dans une tempête médiatique qui la dépasse, raillée sur son look, sa coiffure ou sa vie privée par la presse caniveau, elle a en plus en face d’elle un parterre d’avocats stars qui ne manquent pas de faire le show. Et c’est là que tout dérape, Shapriro défenseur des célébrités, interprété avec ce qu’il faut de caricature par Travolta, joue la carte du complot raciste, il engage du coup le flamboyant Johnny Cochran, personnage ambigu partagé entre ses convictions qu’on imagine sincères et une ambition carriériste. La bataille se joue donc entre l’intellect et l’émotion, le tout déformé par le prisme des médias, avec le résultat que l’on connaît.
Vingt ans plus tard on ne peut que constater les dégâts, le racisme n’a jamais été aussi en forme aux états unis, et les médias sont plus que jamais putassiers, quand à OJ Simpson il a fini derrière les barreaux mais pour une autre affaire.
La série, particulièrement dense, prenante et bien écrite, témoigne une fois de plus de la volonté louable des américains de faire leur auto critique à travers la fiction, ce que nous avons encore du mal à faire dans notre beau pays.