Esthétiquement la série a du cachet, sur la forme c'est très maîtrisé avec une réalisation léchée et une photographie travaillée. Tout ça confère une ambiance mystique étayée par un sens de la narration assez envoûtant. Les prestations de certains acteurs, comme celle du vieux briscard Ian McShane, donnent aussi un peu de corps à la série. Mais au bout d'un moment le charme commence à s'étioler devant la vacuité de l'intrigue. Les flashs back historiques sur les personnages divins ne font pas non plus illusion bien longtemps, pour certains ils n'ont aucun lien avec l'un des dieux en présence et servent surtout à meubler.
En fait cette première saison semble faire office d'introduction longuette aux prochaines. Depuis le début du road trip visant à démarcher les divinités retraitées on nous vendait une fameuse guerre des dieux, un Ragnarök générationnel, qui ne survient que dans les dernières minutes de la saison sous forme de cliffhanger frustrant. Le découpage décousu qui alterne flashs back légendaires et vie contemporaine en s'attardant sur des personnages inutiles est encore un procédé de diversion agaçant. Même les analyses sur le rôle sociétal des dieux ou sur les nouveaux cultes 2.0 ne sont que superficielles et ressassent des banalités.
Mis à part cette politique scénaristique et l'acteur principal pas très inspiré la série s'en sort quand même à peu près grâce à son ambiance qui noie pas mal de faiblesses dans le flou artistique.