[Saison 1 et 2 terminées]
Ça s'éparpille beaucoup dans AHS au global et en particulier dans la saison 2 sur laquelle je vais essentiellement m'attarder ici. La plupart du temps la construction semble être plusieurs arcs narratifs mélangés plutôt que des histoires différentes se passant au même endroit. En apparence, on a quatre ou cinq scénarios de films d'horreur qui se croisent. Ça peut devenir ridiculement complexe (encore que) ou rappeler les moments les plus déroutants de Lost où on a plein de questions et jamais de réponses. Clairement, il ne faut pas regarder la série en espérant trouver un suspens dans les résolutions de ces mystères au risque d'être assez déçu. En revanche, ces mystères forment un décors et une ambiance exemplaire pour mener chaque récit de chaque personnage. C'est ça qui est tripant avec AHS: autant on n'a pas vraiment les twists à la Twilight Zone, autant la résolution complète des histoires de chacun (sur les 4 ou 5 derniers épisodes) est magistrale.
J'ai pris mon pied en particulier sur la seconde saison donc. Je me rends compte que ça n'est pas le frisson que j'aime ou recherche dans AHS et c'est tant mieux parce que les effets les plus bas (jump-scare faciles ou stresses un peu artificiels) ne sont pas forcément plus réussis ici que dans un film d'horreur lambda. En revanche la qualité de l'ambiance est incroyable, les personnages sont vraiment intéressants et admirablement campés, encore une fois en particulier dans la saison 2 (Jessica Lange est fantastique et Cromwell bien flippant) et le malsain et le glauque sont cultivés avec une vraie maestria. Je ne sais pas dans quelle mesure je pourrais recommander la série en entier, mais une chose est sûre, je suis juste fasciné par la qualité de la réalisation, de la direction d'acteur, des décors ou de la production plus largement et surtout par les personnages plus que par les mystères qui les entourent.
Alors c'est un peu fourre tout parfois, mais c'est aussi tellement élégant en permanence. Un vrai plaisir...
[màj après la saison 4]
J'ai à peu près le même avis pour la quatrième saison que je pouvais avoir sur les deux premières, à une exception près qu'ici l'absence d'arc narratif central ou de direction pose quand même un souci. La saison est beaucoup trop éparpillée entre plein de personnages secondaires qui ne deviennent jamais complètement principaux. La saison manque souvent de souffle, de rythme. Elle capitalise parfois bien sur son prémisse, cette idée que ceux qu'on appelle les "freaks" ne sont pas vraiment les freaks de l'histoire. Certaines scènes sont vraiment poignantes ou révèlent une atmosphère absolument exquise en terme d'épouvante ou d'horreur (comme les saisons précédentes) mais on atteint le potentiel du thème que par courts intermèdes, jamais vraiment sur un épisode complet (sauf peut-être le double épisode d'Halloween qui est très bon). Et puis difficile de ne pas parler de cette idée saugrenue de l'épisode 10:
Soudainement, AHS veut lier la saison 2 à 4 avec un twist un peu sortie de nul part: Pepper rejoint l'asile...
Du coup, un peu mitigé sur cette saison. J'ai pris du plaisir globalement, mais ça manque de liant. Les thèmes sur l'acceptation soi, l'imcompréhension de l'altérité, la différence entre physique et mental, tous ces thèmes sont exploités et toujours via une superbe mise en image, un casting et une production impeccables de A à Z. Seulement ça se fait un peu à la truelle parfois, avec un gros manque de focus sur une ou deux intrigues qui tendraient vraiment une ligne pour la saison complète. Mais bon, pas si mal!