Inégal selon les saisons, le show a beaucoup perdu avec le départ de la taulière Jessica Lange, même si elle avait tendance à jouer toujours le même personnage. Des univers toujours très marqués et une volonté de renouvellement. Première série anthologique moderne qui voit les mêmes acteurs interpréter des personnages différents chaque saison. J'ai arrêté Cult très vite, mais Apocalypse m'a réconcilié avec AHS
Saison 10 : On ne sait pas trop pourquoi Murphy a séparé sa 10ème saison en 2 parties distinctes sans lien entre elles, mais on peut constater pour chacune une volonté de revenir à un propos gore et choquant, sans concession. Moins de personnages pour permettre aux acteur de mieux les défendre, pas de sentiments, on revient au cœur de AHS. C’est souvent assez crade, mais aborde astucieusement en Partie 1 les mécanismes et vertus du talent créatif (dommage que le final soir décevant et expédié). La partie 2, dans une réalisation N&B empruntant les codes de séries comme les envahisseurs ou la quatrième dimension s’amuse avec l’idée qu’une invasion extraterrestre expliquerait les grands (et petits) évènements survenus aux Etats-Unis depuis les années 50. Fin abrupte et frustrante ici aussi. Ames sensible s’abstenir.
Saison 11 : La série d'horreur anthologique revient pour une onzième (!) saison. Sulfureuse, ultra-violente et queer as hell, elle fait graviter ses personnages dans le milieu gay underground des années 80 à New York. Bars clandestins, saunas, Fire Island, la série embrasse tous les codes d'une communauté encore largement ostracisée et y introduit deux tueurs en séries qui vont la décimer. Une parabole, évidemment, pour raconter l'arrivée du sida.
La métaphore est intéressante et fonctionne bien par elle-même, on se demande donc pourquoi Ryan Murphy a voulu la doubler avec un arc narratif sur un virus bien réel, comme s'il pensait son spectateur incapable de la comprendre. En tentant maladroitement de faire se croiser les deux récits (le serial killer et le virus) pour qu'ils finissent par se recouper, il nous perd plus qu'autre chose et peine à faire passer son message, comme s'il était lui-même embarrassé par ce qu'il a construit.
L'esthétique est comme d'habitude irréprochable (dans la violence comme dans l'onirisme de ses derniers épisodes qui tendent vers Angels in America sans s'en approcher ne serait-ce qu'un peu), la bande-son est parfaite, mais on ne peut pas en dire autant de l'interprétation, au mieux inégal, au pire plombé par des erreurs de casting (le surjeu du journaliste Gino est franchement malaisant)
Au final une saison ambitieuse (peut-être trop) mais trop bordélique pour figurer parmi les plus réussies de AHS.