Le genre du documentaire fiction est encore peu exploré en série. Avec The Keepers ou Making a Murderer, Netflix nous a plus habitué à des reportages/thrillers qui explorent des crimes atroces. A cet égard, le sujet d'American Vandal est d'autant plus suprenant. Ici, pas de meurtres, de viols ou de complots. Dylan Maxwell est accusé d'avoir... dessiné des penis sur vingt-sept voitures de ses professeurs.
L'histoire parait anodine mais mène à son exclusion du lycée. Malgré le manque de preuves tangibles, la réputation de Dylan laisse peu de doutes à l'administration quant à sa culpabilité. Deux membres du club de journalisme décident de prendre l'affaire en main et de mener l'enquête sous forme de reportage vidéo pour prouver l'innocence de ce dernier. Les huit episodes d'American Vandal sont le résultat de cette enquête.
L'illusion est parfaite. Les codes du documentaire sont retransmis avec précision. Tantôt sous forme d'interviews officielles, tantôt cachée et clandestine, la caméra est à mi-chemin entre amateurisme et professionnalisme. Les réactions des personnages, les évolutions du documentaire, les effets techniques, tout nous pousse à croire que le documentaire est véridique. Au fil de la série, l'immersion n'est jamais brisée. C'est donc avec un pincement au coeur qu'on apprend qu'American Vandal est en réalité une fiction satire des documentaires criminels.
Malgré cela, l'intrigue et les cliffhangers, proche d'un Riverdale, tiennent en haleine pour parvenir à la résolution d'un crime pour le moins bénin. Les personnages, devenuent acteurs, parviennent à rester authentiques et crédibles. On aurait aimé qu'American Vandal soit un documentaire classique, mais c'était beaucoup en demander à deux lycéens en journalisme.