Il y a vraiment des fois où je m'inquiète de la vision des relations hommes-femmes et de l'amour que doivent avoir certaines jeunes filles au japon.
Qu'on soit d'accord, je suis très (trop) fleur bleue, j'aime les shojo romance, et je suis plutôt trop bon public pour ce genre d'anime en général, d'autant que la caricature du mâle faussement-indifférent-mais-en-fait-hyper-protecteur-et-sensible-et-en-plus-badass-et-bogosse-et-drole-et-dévoué-tant-qu'on-y-est, j'avoue que si c'est UN MINIMUM fait avec subtilité et point trop caricatural (hak mon amour, c'est à toi que je pense) en général je tombe en plein dedans et je me fait avoir. Même si je sais toute la caricature de ce genre d'histoire, et le danger que cela peut représenter de les mettre dans la tête des jeunes filles (et des jeunes garçons), j'estime être une adulte consentante, avec du recul, et pouvoir apprécier ce genre de petits plaisirs sucrés. voui voui.
Donc je ne suis pas spécialement une anti par principe, bien au contraire, mais là cet anime franchit un certain nombre de limites, à la fois de la dangerosité et du ridicule qui font qu'on ne peut pas cautionner.
D'abord une héroine tellement stupide et caricaturale dans son rôle de femme passive et soumise qui prend tout ce qu'on lui dit pour argent comptant que ça devient difficile de faire pire.Elle passe tout l'anime à avoir l'air triste et à se demander pourquoi. Gros fou rire dans le dernier épisode quand un personnage lui dit "j'aime ton air enjoué et rieur". GROS LOL.
Ensuite le principe du harem inversé (qui consiste à entourer l'héroine de plusieurs stéréotypes masculins à ses pieds pour donner le choix à la spectatrice) atteint ici aussi des sommets dans le superficiel et le n'importe quoi. Non vraiment je ne veux spoiler personne mais le mécanisme utilisé pour la faire sortir avec tous les personnages masculins de l'anime conduit juste à renforcer l'impression de vide de cette histoire, et à avoir envie de rire tellement on a l'impression que n'importe quel débile pourrait se pointer et dire à l'héroine "en fait je suis ton mec" (oh wait, it actually happens), ça ne changerait pas grand chose.
Et d'ailleurs, c'est là qu'on arrive à la partie la plus limite de tout ça. Parce que quand c'est au tour du personnage protecteur (le fameux), de sortir avec l'héroine, on en vient quand même à le voir la droguer, la séquestrer et l'enfermer LITTERALEMENT dans une cage pour la protéger. Et celle-ci dans sa grande compréhension des relations humaines décide non pas de fuir ce dangereux PSYCHOPATHE mais de le remercier, de rester et de lui rendre son amour. OUI OUI. syndrome de stockholm, je te fais coucou.
C'est là que je ne peux plus passer sur la niaiserie et la caricature habituelle de ce genre d'anime. Parce que quand on en vient à faire passer aux jeunes filles que ce genre de comportement est non seulement normal, mais en plus valorisable et le moyen de trouver un homme, on a clairement un problème. Surfer sur le fantasme du mâle dominant et protecteur face à la demoiselle en détresse, ok. ça a déjà ses limites en soi et c'est réducteur, mais pour certaines d'entre nous ça reste sexy donc ok. Dire que la séquestration c'est sexy, et la passivité extrême une qualité, pas du tout ok.
Je vous passe la résolution, au scénario digne d'un enfant de 5 ans qui ne mérite même pas que je m'énerve.
Bref, ne faites pas la faveur à cet anime de le visionner, et matez plutôt akatsuki no yona, un bon exemple de ce qu'on peut faire de réussi et subtil avec un shojo romance de type harem/protecteur.