Bon déjà le titre n'est pas terriblement accrocheur...
Et plus on met de scénaristes pour pondre une histoire, plus on a l'impression que chacun travaille de son côté et ça devient le grand bazar au niveau de la compréhension du récit. Ici, incongruités, invraisemblances s'accumulent à la pelle. Qu'un père ne s'étonnevpas de l'incompatibilité de son gosse avec son propre groupe sanguin : faut l'faire, et nous le digérer !)
On en arrive à ne plus ingurgiter les couleuvres qu'on veut nous faire avaler tant elles ressemblent à des boas constrictors !
Comme si ce labyrinthe de situations ne suffisait pas, on abuse des "flash-back" au point qu'on a envie de jeter l'éponge. J'avouerai que j'ai mieux compris cette fois-ci que la précédente.
De là à comparer cette histoire nébuleuse à du Chabrol ou du Hitchcock, pas que d'aucuns n'ont pas hésité à franchir, je n'irai pas lusque là loin s'en faut...
Je trouve pourtant ma note un peu sévère car j'ai pris du plaisir à voir cette intrigue accessible aux BAC+5, surtout si je compare cette production aux fonds de tiroirs du service public français genre Mongeville, Magellan, ou pire (si, si il y en a) ! Ici au-moins il y a un effort sans tomber dans le musée Grévin !
Autre reproche : si le casting masculin est excellent (Jérémie Rénier et Finnegan Oldfield s'en tirent superbement bien, mais à contrario qu'est ce que le flic semble mou-mou !) les prestations féminines sont un ton au-dessous ! Que Clotilde Hesme ait pu gagner une médaille en chocolat au festival de Trifouilly machin me fait doucement rioter, comparativement à une Stéphane Audran par exemple d'un bien autre niiveau dramatique. Par contre, la gamine interprétant Rebecca enfant est tout ce qu'il y a de plus craquant ! Elle vit son rôle et est déjà si "femme" !
Je m'en voudrais de passer sous silence l'excellente prestation musicale de Flemming Nordkrog qui ne nous assomme pas de basses délirantes ni de violoncelles dépressifs genre Matthieu Chabrol, mais au contraire de l' accompagnement musical idéal qui devrait toujours être comme ici : le piano ponctue l'histoire, mais ne l'écrase pas. L'illustrateur a su faire son métier, mettre en valeur l'oeuvre : et non se faire la sienne : bravo !
A voir (et écouter) sans préjugés, si on est bon pubic... et pas trop rodé en polars !
Arte le 20.02.2020- 13.05.2021-