And Yet The Town Moves par Ryeh
Un animé à ne pas mettre entre toutes les mains, car il peut provoquer une incompréhension totale, voire une violente réaction de rejet... J'ai l'habitude des slice of life et du wtf japonais sous toutes ses formes, mais j'avoue avoir été pris par surprise ce coup-ci. Sore-Machi se permet beaucoup de choses, tant au niveau du montage sous acide que des personnages, des intrigues que du style au travers desquelles elles sont traitées.
Ne cherchez pas de kawaii ici, tout ce qui aurait pu être mignon se transforme en source de malaise sous-jacent, à l'image de ce putain de tanuki qui débite sa diarrhée verbale de façon irrégulière pendant les épisodes avec ses grands yeux vides d'animal possédé. Mais gare, chaque personnage peut aussi se transformer subitement en psychopathe oublieux sans aucune raison au détour d'une conversion badine qui tourne alors à la scène de cauchemar.
Résumons cela ainsi : Azumanga Daioh rencontre La Montagne Sacrée. N'essayez surtout pas de sur-analyser, mais ne débranchez pas non plus votre cerveau, laissez-le juste faire son boulot en tâche de fond pendant le visionnage. L'absurdité spectaculaire de cet animé cache en fait une logique propre qui n'apparaît qu'une fois "habitué", un peu comme si l'on avait accès à un univers où certaines constantes fondamentales de la physique auraient été légèrement décalées par négligence. Le fait que cet anime soit court permet de tirer le meilleur de ce parti pris, et lui évite de s'essoufler ou de rendre à jamais dément le spectateur.
Mention spéciale aux génériques de début (un léger indice pour savoir si vous allez accrocher ou non, mais trop classique pour être représentatif) et de fin (la classe !!!) qui viennent bien encadrer à la perfection ces visions fugaces d'une autre dimension qui se sont brièvement glissées dans notre espace-temps.