Après un début prometteur mais peu novateur, on est agréablement surpris par les rebondissements, les scènes d'action, voire la violence de la série. Le character-design est plutôt séduisant, avec une mention spéciale à Lucifer tout de même, et la ville jouit d'un beau traitement, donnant au décor une vraie identité.
Le dessin, lui, est quelque peu inégal, et les personnages sur certains plans larges sont carrément bâclés, constatation qui se renforce malheureusement au fur et à mesure que la série avance. Il semblerait ainsi qu'ils aient tous été soignés lors des deux premiers épisodes, mais vers la fin, ça pique souvent les yeux (surtout en ce qui concerne les antagonistes).
On rêverait de voir cela réalisé par un Yoshiaki Kawajiri.
Toujours sur les personnages, leurs motivations sont souvent particulièrement improbables (le jusqu'au-boutisme proverbial de certains personnages japonais confine encore à l'absurde) ou hautement discutables. Et les justifications finales de leurs actes ne rattrapent rien, au contraire, car c'est là que le véritable problème de la série se trouve : son propos. Nationalisme, anticommunisme primaire, antisémitisme patent, il y en a à tous les étages et on hésite entre le rire amusé (dans le premier épisode), le cri de surprise dégoûté (au milieu), ou le soupir désabusé (à la fin).
Car c'est tout de même une série dans laquelle les héros font tout pour défendre le Japon contre la domination médiatique et économique des Juifs, qui ont pris le contrôle des USA et s'apprêtent à prendre le contrôle du Japon, pour en faire leur nation esclave et accessoirement leur décharge. Il semblerait que la version doublée en anglais soit moins antisémite.
Peut-on ignorer cela au moment de noter la série ? Difficilement... mais il serait injuste d'ignorer d'autre part les qualités visuelles de ce divertissement cyberpunk.
Allons jusqu'à 7,5/10 pour le style, le fun et les personnages.
De 7 à 4/10 pour le dessin, de plus en plus bâclé.
Pas plus de 2/10 pour le propos et les idées.
Mise à jour : le doublage anglais semble apporter une toute autre expérience, grâce à la pléthore de jurons, qui rendent la série plus proche du second degré. En voici une version condensée qui vaut le détour :
https://www.youtube.com/watch?v=bVpwJbLLivU