I Need Anger Management now...
Anger Management marque le retour assez attendu de Charlie Sheen sur les écrans de télé américains après son pétage de plombs ultra-médiatisé suite à son éviction de Mon Oncle Charlie. Revenu sur la chaîne câblée FX à laquelle on doit des séries comiques comme Louie, It's Always Sunny in Philadelphia ou Archer (par le biais d'une campagne promo agressive et assez drôle se moquant de la manière dont le personnage de Charlie Harper a été écarté de Two and a Half Men), on était en droit de s'attendre à un docteur Charlie azimuté qui viendrait exorciser les démons du Mister Sheen devenu parodie de lui-même. On attendait de l'irrévérence, de l'emphase, de l'excès, de l'incorrect qui fait rire jaune. Mais Anger Management n'est rien de tout cela.
Si vous vous attendez à un Louie version Sheen, passez votre chemin. Anger Management est le prototype de la sitcom de network que FX nous avait donné l'habitude de dynamiter. Décors en studio cheap, laugh-tracks anarchiques, dialogues à gimmicks, Anger Management transpire le classicisme à chaque plan. Ca ne serait pas un défaut si la série avait été bien écrite, ou à défaut drôle. Ce qui frappe quand on regarde Anger Management, c'est à quel point cette série aurait pu être créée... par Chuck Lorre, douce ironie. Sauf que Lorre, si on ne peut pas lui reconnaître un grand talent de showrunners, a le mérite d'écrire des sitcoms grand public fédératrices, qu'on les aime ou non (dans mon cas, je les apprécie en général).
A trop vouloir surfer sur le personnage de Sheen auquel la série se dévoue entièrement, ce dernier et Helford ont oublié d'écrire tout le reste. Les personnages secondaires sont fades, prévisibles et unidimensionnels, tous réductibles à l'état de simples gimmicks : les patients n'existent que comme patients, que comme foncièrement et entièrement dépendants de leur pathologie, ils ne font preuve d'aucune subtilité. La famille de Charlie ne sont là que comme simples sidekicks, cantonnés à une sous-sous-sous storyline voire à une punchline paresseuse.
Car il s'agit bien de paresse. Anger Management est une série paresseuse, mal écrite, mal produite, mal filmée, une locomotive poussive entièrement au service de sa star en roue libre. Quand on voit les crises de fous rires que celui-ci a pu nous offrir avec Hot Shots, Spin City (où il fut le remplaçant plus qu'honorable de Michael J Fox) ou Mon Oncle Charlie, ça me met presque en colère de voir un résultat final aussi bâclé. Maintenant, va falloir que je parte en thérapie moi aussi!