Ano Hi Mita Hana no Namae o Bokutachi wa Mada Shiranai est, je pense, la plus belle surprise que j'ai pu avoir en regardant un anime. L'histoire se base sur six amis très soudés quand ils étaient jeunes séparés par la mort de l'une d'entre eux, Menma (Honma Meiko), qui se retrouvent et tentent de reconstruire quelque chose de bien malgré leurs différences. Celle-ci apparaît toujours à l'un des amis, Yadomi, et lui demande de réaliser son souhait, sans pour autant savoir en quoi il consiste.
On a droit ici à un dessin agréable et fluide, qui réutilise sans cesse les mêmes décors mais en les transformant selon l'occasion ou l'époque, qui y vit à présent. On s'amuse des changements de vêtements des personnages qui suivent une certaine logique, avec le héros qui ne fait que changer de couleur de tee-shirt alors qu'Anjô s'affuble de robes toujours plus courtes et que Yukiatsu refuse de mettre quoi que ce soit d'autre que des habits de lycéen.
Concernant l'histoire, c'est évidemment, avec les émotions qu'elle dégage, le point fort de cet animé. De façon étonnante, on apprend nous aussi à connaître la douce Menma qui n'a visiblement pas beaucoup changé depuis sa mort, et qui reste gaie et agréable alors même qu'elle n'est plus qu'un fantôme. Véritable fantôme, trauma de Yadomi ou lien de deuil non terminé entre tous les amis, on peut d'ailleurs se poser la question, du moins au début ! Chacun vit le deuil différemment, alors que tous passent par l'égoïsme, la culpabilité, le regret et l'amour. Les réactions variées des personnages qui se réfugient dans les jeux video, les voyages, le travail, le travestissement ou la vie sociale en font quelque chose de très réaliste et touchant. On oublie pas non plus la famille de Menma, même si elle est secondaire ici, qui se trouve elle aussi déchirée par sa mort ; mort qui, d'ailleurs, est simple, jamais montrée directement, et ajoute donc un effet dramatique plutôt qu'exagéré et gore, et qui permet en outre de garder de la jeune fille aux cheveux blancs le même souvenir qu'en gardent ses amis.
On pleure la pauvre Menma, on espère qu'elle reviendra, ou qu'elle partira, et la fin libère chacun de ses attentes, donnant le temps à tous pour les doutes et les "au revoir" les plus imaginatifs et enfantins. Les sentiments mêlés des personnages face à une telle situation en font, selon moi, un anime d'exception qui mérite réellement d'être vu. Ils passent chacun par plusieurs étapes, et parfois passent du rire aux larmes ou l'inverse ("Tu as quatre cils...") tellement rapidement qu'on en reste à l'émotion précédente. Ce n'est pas excessif, certains savent tout de même se tenir, en particulier le héros qui ne pleurera que très tard. On perçoit également le désir de celui-ci de garder son amie auprès de lui plutôt que de l'aider réellement, alors même que tous les autres se souviennent de son souhait, qui constitue d'ailleurs une surprise en soi.
Nous ne connaissons pas encore le nom de cette fleur que nous avons vu ce jour-là est donc un animé que je conseille plus que vivement à tous ceux qui recherchent une histoire intéressante et à vivre un drame poignant, à la fois adulte et terriblement enfantin.