En regardant Black Butler pour la première fois, on s'attend presque à voir un nouveau Sherlock Holmes japonais, plus jeune que l'ancien, mener des enquêtes trépidantes dans des ruelles londoniennes sombres la semaine, et passer d'agréables moments dans son grand château. C'est précisément ce qui nous est offert !
Les enquêtes diverses de Ciel Phantomhive et de son charmant majordome Sebastian sont très intéressantes et offrent des ambiances tout à fait incroyables. Les dessins sont fins et sublimes, les décors et vêtements oscillent entre l'Angleterre des siècles derniers et l'imagination japonaise moderne de ces mêmes siècles pour le plus grand plaisir des yeux. Esthétiquement, on ne peut être que charmés par tant de détails et de couleurs qui collent parfaitement aux personnages et à l'ambiance, comme si le manga lui-même avait été en couleurs à l'origine. Ainsi, deux types d'esthétiques sont mêlées, auxquelles on ajoute un gothisme qui séduira un public peut-être plus noir que les habituels amateurs de mangas. A cela s'ajoute évidemment une quantité plutôt importante d'hémoglobine et de classe, pour un rappel à l'univers des vampires parfait.
Au niveau de l'histoires, les petites enquêtes permettent peu à peu d'obtenir des informations sur le pacte conclu entre les deux personnages principaux - dont la relation est fortement ambiguë - ainsi que sur l'histoire du héros à la mine sombre et aux grands yeux tristes. L'histoire est agréable et on la suit gaiement en appréciant les références à différents ouvrages, lieux et personnes existant réellement. C'est drôle, intéressant et pas trop prévisibles, alors qu'on pourrait craindre l'usage d'histoires stéréotypées vus et revus. Cependant, la seconde saison arrive comme un cheveu sur la soupe miso après la fin parfaite de la première qui ne laissait en aucun cas place à une suite.
Les personnages, en particulier Ciel et Sebastian, sont très attachants et plutôt poussés. Bien que chacun garde un rôle relativement stable le long des différents épisodes, on ne peut que saluer les efforts pour faire réfléchir ces deux-là, donner un côté presque plus humain au démon que son jeune maître lui-même. Le charisme des personnages secondaires mêmes, comme madame Red, Undertaker, et même les ennemis, ne sont plus à prouver. Les relations entre eux sont également peu claires et parfois très comiques, avec des passages très drôles et légers sur l'amour, la sexualité ou encore le travestissement. Là encore, cela n'est pas valable dans la seconde saison, malgré l'effort de créer un double sulfureux du héros.
Les musiques ainsi que les génériques sont agréables sans pour autant prendre trop de place dans l'anime, et ont l'avantage de varier en fonction des situations, sans simplement moduler sur un même thème.
L'ambiance est incroyable, les décors sublimes, l'histoire agréable et les personnages profonds. Que demander de plus à un anime de ce genre ? L'arrêt de la série à la fin de la première saison, peut-être...