Cette série a de l’ambition. Peut-être trop. Il est clair que les créateurs Fanny Robert et Maxime Berthemy ont tout fait pour donner de la crédibilité à leur production et éviter la réticence habituelle face aux séries françaises. Photographie, ambiance sonore, développement des personnages… le soin apporté aux six épisodes laisse difficilement indifférent - bien que certains gimmicks de mise en scène, du basculement de caméra à 180 degrés au montage destiné à mettre en avant le web sleuthing du personnage d’Ida, soient un peu tape-à-l’œil et pas forcément lourds de sens, surtout dans les deux premières heures.

Mais au-delà d’une mise en forme honorable, l’écriture, légèrement inspirée des méfaits de l’ordre du temple solaire, s’éloigne des faits d’origine pour créer sa propre intrigue (ce qu’on loue volontiers), jusqu’à partir dans des extrêmes où les liens familiaux entre personnages et surtout, leur révélation progressive, prennent une tournure un peu trop alambiquée et pour finalement assez peu d’originalité. Il y a un petit quelque chose des Rivières Pourpres dans cet Anthracite. Autant avec certains thèmes abordés que dans l’ambiance générale. Mais la noirceur et l’équilibre du roman de Grangé cèdent souvent la place à la volonté d’en faire trop pour épater le spectateur - autant dans le nombre de sous-intrigues, pas toujours abouties, que dans certains moments d’action. Surtout lors de la conclusion, où il faut suspendre assez haut son incrédulité pour croire dans le sort de certains personnages, tout en ayant pris soin de bien mettre à jour l’arbre généalogique des protagonistes pour vérifier qu’on a bien suivi…

Une assez bonne série policière en somme, qui donnera un certain crédit aux productions tricolores grâce à sa visibilité sur Netflix, sans révolutionner son genre toutefois.

MaximePrevost
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le 13 avr. 2024

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Maxime Prevost

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