L'apparition - car il s'agit de cela - est aussi improbable qu'elle est sublime. Sous nos yeux ébahis, lunettes noires sur le nez, chemise débraillée, maté à la main, un barbu prend la pose au milieu de la jungle guyanaise.
La forme annonce le fond; Antoine Goya est un personnage, un masque grimaçant. À la façon des morosophes ou des bouffons shakespeariens, il surjoue le décalage, le divertissement, l'absurde, et donne dans le même temps une voix singulière à des questions intéressantes.
D'accord ou non avec le silène, ce n'est pas là l’essentiel : plus fondamentaux sont les savoirs qu’Antoine Goya met à la portée du plus grand nombre, sa démarche. Par un humour certain, il parvient dans le même temps à séduire et à faire réfléchir, à conjuguer le divertissement et l'avertissement.