Quand l'Histoire se rejoue en technicolor, et que même les archives te donnent des sueurs froides

Apocalypse : la 2ème Guerre mondiale, c’est un peu comme si tu avais ouvert un livre d’histoire, mais qu’au lieu des photos en noir et blanc, tu avais des vidéos en couleurs qui t’explosent au visage. Une plongée vertigineuse dans l’enfer du plus grand conflit mondial, où chaque image d’archive te rappelle que la guerre, c’est loin d’être un film Hollywoodien, et que parfois, la réalité dépasse de très loin la fiction.


Cette série documentaire, narrée avec la voix grave et captivante de Mathieu Kassovitz, te balance directement dans le tourbillon d’une guerre totale, en te faisant passer de Stalingrad à Pearl Harbor, du désert de l’Afrique du Nord aux ruines de Berlin. Ce qui frappe d’emblée, c’est le travail titanesque de restauration des images. On est habitué à voir la Seconde Guerre mondiale en noir et blanc, mais là, les couleurs restaurées donnent une nouvelle dimension à l’horreur et à l’ampleur du conflit. Voir les soldats, les villes détruites, les chars en pleine action, le tout en couleur, te sort de cette distance historique à laquelle on est habitué. Soudain, tout semble bien plus réel, bien plus proche.


L’un des grands atouts de Apocalypse, c’est son rythme. Le montage est nerveux, rapide, sans temps mort. Chaque épisode te plonge dans une phase différente du conflit, avec un savant mélange d’images d’archives, de cartes animées et de témoignages historiques. Mais attention, on n’est pas là pour des cours d’histoire ronflants. La série parvient à maintenir un équilibre entre pédagogie et spectacle visuel, te montrant à quel point la guerre a été un enchaînement d’événements chaotiques, souvent incompréhensibles, et toujours tragiques.


Les images, parfois insoutenables, sont à la fois fascinantes et glaçantes. Tu vois des villes entières réduites en cendres, des soldats épuisés, des populations civiles prises dans la tourmente. Les plans de bombardements, les colonnes de chars avançant dans la boue, les visages marqués des combattants... Tout cela est montré sans fard, sans filtre, dans toute la brutalité de l'époque. C’est comme si tu avais ouvert une fenêtre sur un passé cauchemardesque, et que tu ne pouvais plus la refermer. La série te force à regarder la guerre en face, et ce n’est pas toujours confortable.


Ce qui fait la force de Apocalypse, c’est aussi sa capacité à tisser des liens entre les grands événements historiques et les petites histoires humaines. On passe des grandes décisions des dirigeants, comme Hitler, Churchill, ou Staline, aux moments de vie des soldats anonymes sur le terrain, des familles fuyant les bombardements, des résistants dans l’ombre. Ce contraste te rappelle que derrière les stratégies militaires, il y a des millions de vies brisées, des destins bouleversés à jamais.


Cependant, la série a parfois tendance à se concentrer sur le spectaculaire, ce qui, par moments, peut te donner l’impression d’assister à une sorte de "best of" de la guerre. Certaines périodes ou aspects sont survolés rapidement, tandis que d'autres, plus visuellement marquants, sont longuement exposés. C’est le petit reproche qu’on pourrait lui faire : l’histoire, c’est aussi dans les détails, et ici, le besoin d’enchaîner des images chocs peut parfois laisser de côté certains aspects moins flamboyants mais tout aussi cruciaux.


La narration de Mathieu Kassovitz, grave et posée, accompagne parfaitement l’intensité des images. Son ton est à la fois pédagogique et dramatique, sans jamais tomber dans l’excès. Il parvient à rendre accessibles des faits historiques complexes tout en te laissant sur le fil de l’émotion. C’est une voix qui te guide dans cet océan d’images, te rappelant constamment que ce que tu vois, c’est l’une des périodes les plus sombres de l’humanité.


En résumé, Apocalypse : la 2ème Guerre mondiale est une véritable claque visuelle et émotionnelle, qui te plonge dans l’horreur et la grandeur de ce conflit à travers des images restaurées d’une puissance rare. La série te fait revivre la guerre comme si tu y étais, avec une intensité qui ne te laisse jamais indifférent. Si tu cherches à comprendre l’ampleur et la folie de la Seconde Guerre mondiale, tout en étant scotché par des images qui te marquent longtemps après le générique de fin, Apocalypse est une immersion totale dans l’histoire, mais aussi dans l’âme humaine en temps de guerre.

CinephageAiguise
8

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le 12 oct. 2024

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