Le reportage a le mérite de s’intéresser longuement, durant presque six heures, aux guerre de Coréen, d'Indochine puis du Vietnam, même si, plus globalement, il est question de la guerre froide. Pour quelqu'un qui, comme moi, ne connait pas trop ces conflits, on apprend des choses. La période qui est couverte est vaste, de 1945 à 1991. De nombreux aspects sont inévitablement occultés ou abordés bien trop rapidement, ce qui donne à l'ensemble un aspect assez confus et dispersé.
Cependant, le problème fondamental, c'est que la narration est extrêmement orienté. Assez rapidement le ton est donné, c'est le monde libre contre les méchants communistes. Toujours prononcé comme si le mot était craché avec mépris, ou chargé d'une force occulte menaçante, avec, à l'image une flaque de sang rougeoyante se répandant sur les différents pays sous influence. Les communistes sont donc présenté, sans aucune nuance, comme le mal absolu. Face à eux, les américains et leurs alliés, le monde libre, présentés comme vertueux et bienveillant. La aussi, avec très peu de nuance. Le reportage minimisant, notamment avec la musique et le ton de la voix du narrateur, les rares aspects pouvant être négatif pour l'image du monde libre.
A ce niveau de prise de partie, on ne peut pas vraiment parler d'un documentaire historique...
Bien évidement, j'ai bien conscience que certains régimes communistes ont commis des atrocités, je rajouterais même qu'il y a des points inhérents à la doctrine communiste que je trouve problématique. Mais je suis extrêmement gêné de la manière dont le reportage présente les choses. D'ailleurs, même quand les adversaires du monde libre ne sont pas communiste, par exemple Nasser en Égypte, ils sont traités presque de la même manière.
Finalement le reportage est tout de même intéressant, même si le fait qu'il soit orienté, pour ne pas dire malhonnête, met à plusieurs reprises extrêmement mal à l'aise.
Dommage, il aurait pu être un grand reportage historique, comme son prédécesseur parlant avec brio de la seconde guerre mondiale.