ONA produit par le très connu studio "Production I.G." mais sous la supervision d'un parfait inconnu (pour moi) ; Takayuki Hamana. Et à juste titre, car après une rapide recherche de ses travaux sur Wikipédia, je me rends compte du pourquoi de son anonymat. Je cite un passage très parlant : "Takayuki Hamana is a Japanese animator and director known for directing The Prince of Tennis." Cela laisse rêveur...

Mais trêve de cynisme, 'Appleseed XIII' se présente comme une courte série de 12 épisodes, qui sont une libre adaptation, donc produit dérivé, du manga éponyme du maître Shirow, tout en se voulant le plus proche de l'oeuvre originale (contrairement aux films).

Dans le style graphique, le rendu 2D vs CGI 3D est très inégal ce qui me laisse fortement dubitatif. En vrai, la CGI n'est franchement pas très belle pour ne pas dire purement dégueulasse. Pourquoi ne pas avoir investi sur la full CGI plutôt que ce visuel hybride qui accouche d'une esthétique sans aucun style?

Autre problème, le traitement de la relation entre Dunan et Briareos pour ne pas dire "romance" - plutôt subtil et ambiguë dans le manga de Shirow -, se voit ici être une mièvreuse et ronflante caricature de sitcom pour ado, avec en prime la petite musique mélodramatique pour arracher quelques "snif" au passage.

Pire, dès le premier épisode, on assiste à un gros zoom traveling sur la culotte (shorty?) d'Hitomi, qui finit par enterrer le peu de crédibilité qu'on pouvait mettre dans cette série. Le début du second épisode ouvre sur un plan de la petite culotte de Dunan. Ce forcing incroyable. Alors que le contenu +18 ne me choque pas particulièrement et ne m'a jamais choqué d'ailleurs. Si seulement si, ce dit contenu était amené avec subtilité et avec une écriture solide derrière, et non pas une séquence à la dérobée qui se faufile par le trou de la serrure (désolé mais c'est le cas de le dire) dès qu'un semblant de lumière est aperçu dans ce sens. C'est franchement cringe. Le clou final c'est quand même l'accent qui est mis sur l'échec de la relation sentimentale de Dunan, qui se saoule pour se plaindre (à Hitomi, sa nouvelle coupine) que Briareos ne s'intéresse pas à elle, mais Oskours! Et puis les réflexions prise sous l'angle "gauchiste", je ne vois pas d'autre terme, concernant les bioroïdes et leur place au sein de la population humaine, mais Oskours². Bref, jamais le manga papier ne prend cette grossière direction. Et puis, c'est PAS le propos.

Ceci étant dit, devant un tel triste spectacle, la série n'arrive jamais à être fun, même lors de furtives scènes qui auraient pu être intéressantes. La série côtoie la nullité totale. On a d'autant plus mal quand on repense au matériau originel absolument mythique qu'est "Appleseed" et avec lui, tout un univers foisonnant de détails. Et cette série animée en viole toutes les références, toutes subtilités et tous les principes. Le pire je crois que c'est le fait que des I.A. aient un semblant de sentiment humain (vu dans l'épisode 4 n'ayant strictement ni queue, ni tête, ni sens).

Force est de constater donc, que ce produit dérivé soi-disant plus proche du manga du maître Shirow que ne furent les films, se révèle finalement être complètement oubliable et à oublier, une fois visionné, un weekend d'hiver long, si on a le courage d'arriver au bouts des 12 pénibles épisodes. Parce que ça a été douloureux; long, chiant avec les potards pleurniches, mélodramatiques et petites culottes plein tube!

Eolithe
1
Écrit par

Créée

le 18 janv. 2024

Critique lue 21 fois

Eolithe

Écrit par

Critique lue 21 fois

Du même critique

Neyasnoe
Eolithe
8

Critique d'une jeunesse russe à la dérive.

Oui, "Neyasnoe" n’est pas vraiment un jeu, mais plutôt une drôle d’expérience nocturne, en mini monde ouvert entrecoupé en plusieurs actes, où l’on erre sans réel but. En réalité, c’est une suite de...

le 19 nov. 2023

2 j'aime

Mother Sarah
Eolithe
6

Tout ça pour ça.

Dès les premiers tomes le ton est donné ; une incroyable ambiance neo-western post-apo se dégage de ce manga (hommage à peine dissimulé à "Mad Max"), avec une femme ultra badass, qui reste malgré les...

le 26 mars 2023

2 j'aime

The Nun Massacre
Eolithe
6

D'un long métrage à un jeu indé petit budget

Nun Massacre est vraiment sympathique, essentiellement par son esthétique PSX/VHS qui rend l’ambiance oppressante. L’aura qui plane au-dessus de l’aventure est constamment dans une tension...

le 4 nov. 2023

2 j'aime