Oui, c'est beau
Claque visuelle, j'admire et j'apprécie le superbe boulot de storyboarding et de direction artistique. Les personnages sont tous magnifiques, les environnements sont beaux et les plans...
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le 30 nov. 2021
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LOL alias League of Legends, je n’y ai jamais joué. Voilà c’est dit, on va être clair dès le départ, c’est vierge de toute influence provenant de la célèbre licence de JV que j’ai découvert ARCANE. A partir de ce postulat donc, il n’y aura dans le suivant texte aucune allusion au matériel d’origine, dans le positif comme pour le négatif.
Il va me falloir faire un effort, aller creuser au plus profond de ma concentration et de ma lucidité pour rester clair dans mes mots et ne pas laisser les émotions de mon quartier cérébral partir en roue libre. Pourquoi cette précision ? Car en tapant ces lignes je ressens une excitation débordante.
Je suis depuis samedi 23 Novembre dernier dans ce que l’on nomme la « Dépression Post Arcane ». Cela se défini par un sentiment de vide et de plein en même temps. Vous êtes-vous déjà réveillez d’un rêve avec regrets ? Avez-vous déjà été tirés d’un songe merveilleux dont vous auriez aimé ne jamais ressortir ? C’est exactement comment je me sens ces derniers jours.
Au sortir de mon visionnage du dernier épisode d’Arcane, je suis dans tous mes états. J’ai envie de m’enrouler dans ma couette et pleurer à chaudes larmes…mais à la fois des envies de chanter à plein poumon.
Infiniment triste et en même temps intensément heureux, je le sais, j’ai dévoré des yeux un diamant de 2 saisons et 18 épisodes.
Je n’avais déjà plus de doutes avec la seule saison 1, la saison 2 l’a confirmée dans mon cœur, Arcane est l’une des plus grosses baffes cinématographiques et même tout simplement en Art que j’ai pris dans ma vie. C’est le genre d’œuvre qui a été un coup de foudre immédiat et qui me marquera durablement à vie. Pour mon grand cœur d’enfant et de fan d’animation, Arcane est un graal, un accomplissement, un joyau qui réussit à cristalliser tout ce que je peux aimer.
En toute objectivité, pour moi, Arcane est une œuvre parfaite ; peut-être pas parfaite au sens objectif et large…mais pour toute l’entreprise qu’elle représente, dans son processus et sa conception par la formidable alliance Riot Games/Fortiche, en tant qu’œuvre…nous sommes sur de l’Art brut !
« Phénoménale », « exceptionnelle », « renversant », à mes yeux aucun adjectif qualificatif n’est trop fort pour encenser la prouesse que représente cette série d’animation. Non vraiment, je n’ai jamais l’impression d’exagérer sur les éloges.
Que dire, par quoi commencer ? Il y a tellement de choses à dire, tellement à disserter.
Premièrement et aucun doute que c’est l’argument sur lequel toute personne peut (doit ?) tomber d’accord : Arcane est une œuvre d’une esthétique colorée et d’une animation si-dé-rante ! C’est banal de dire « c’est beau », c’est bête mais ce sont forcément les premiers mots qui sortiront de votre bouche lorsque vous commencerez votre immersion dans cet univers. La série est un feu d’artifice chromatique, qui pourtant ne s’arrête jamais sur le « c’est joli pour être joli ». L’utilisation des couleurs épouse constamment les différentes thématiques des intrigues et les états mentaux/émotionnels des personnages.
Que ce soit pour donner un côté lumineux au monde steampunk bourgeois d’une Piltover aux airs d’Angleterre Victorienne futuriste, ou les couleurs sombres pour renforcer le côté énervé souterrain de la « street » de Zaun, la palette de couleurs nous met constamment les sens en éveil.
Pour autant, et ça vaut pour tous les points de l’œuvre, la couleur n’est jamais complètement blanche ou noir ; Piltover comme Zaun peuvent receler de beaux environnements comme des coins laids et inquiétants.
Dans l’histoire du Cinéma, la couleur, avant d’être généralisée, n’était pas utilisée pour tout type de film. C’était un moyen de donner au spectateur, dans les années 30 – 50, un sentiment d’évasion + fort (prenez le Magicien d’Oz en 1939, le Kansas de Dorothy est gris déprimant, tandis que le monde fantastique regorge de couleurs). Dans Arcane, les pistes sont brouillées, la couleur perd complètement cette étiquette fonctionnelle de fuite dans un univers fictif. La couleur est dans l’œil de celle qui la voit, ce sont les personnages, selon leur point de vue qui voient le beau et le laid.
On peut vraiment dire que l’on parle de « La couleur des sentiments » !
Le bleu renvoi au ciel qu’on ne peut toucher, comme la liberté lointaine. Ce bleu c’est la couleur associée à Powder puis Jinx, son désir de quitter ce taudis de Zaun à bord d’un dirigeable comme elle l’exprime enfant au début. Un bleu de liberté et une liberté qui deviendra poussière (^^) au fil de l’intrigue ou la cadette sombrera dans la folie en laissant libre cours à sa colère. Ce bleu, symbole d’apaisement, de vérité, est surtout une couleur froide, froid à l’image du cœur meurtri de la gamine foldingue avec ses bombes singes qui ne souhaite plus que « voir tout cramer ».
Le cas Vi est tout aussi, si ce n’est encore plus intéressant à ce sujet. Le rouge est une couleur chaude, à l’image du tempérament endurcis et bagarreur de la sœur aînée. Un mélange chaotique de violence et en même temps d’amour. Cela ne s’arrête pas là car le prénom complet du personnage est…Violette. Déjà que l’on observe une dissonance de couleurs d’émotions, il ne nous aura pas échappé que la couleur violette est celle associée à une autre personne dans l’œuvre : Caitlyn Kiramman.
Le violet, couleur de noblesse et de mélancholie, insaisissable entre le rouge et le bleu, difficile à cerner donc comme le personnage de Caitlyn, de plus en plus tourmenté au fil des épisodes.
Je ne vais pas tous les faire, mais c’est pour montrer l’importance de la couleur, comment les couleurs sont parfaitement pensés pour dépeindre les états mentaux riches de contradictions des personnages.
L’investissement dans la composition graphique atteste de tout l’amour que les créateurs et autres artisans ont donnés pour nous pondre une telle succession de tableaux. Quand tu regardes Arcane, sans plaisanter, tu as envie de faire un arrêt sur image toutes les minutes, car je ne compte plus le nombre de plans qui mériteraient un cadre au Louvre !
Repousser les limites de l’animation, rechercher la déconstruction du classique par des switch de la 3D à la 2D, Arcane vient inscrire son nom sur le tableau des œuvres d’animation révolutionnaires. Plus de doute « Into the Spider-Verse » en 2018 comme porte étendard, l’animation semble connaître un renouveau florissant. On ressentait que cette nouvelle mode graphique, hybride, commençait à se répandre avec Le Chat Potté 2 et le film Slam Dunk, maintenant, le passage de l’ouragan Arcane changera à jamais le paysage (Pixar eux même ont déjà appelés les gars de Fortiche pour les féliciter).
La victoire écrasante d’Arcane sur le plan graphique ne semble pourtant jamais lui monter à la tête alors même qu’il n’y a plus de modestie à avoir, faut juste le dire, ça tue le game ! Une belle œuvre ne donne pas forcément une BONNE œuvre (n’est ce pas JJK ^^) et ça Arcane le sait, jamais en 2 saisons de 9 épisodes chacune la série ne nous donnera l’ombre d’une impression de se reposer sur ses lauriers. La beauté visuelle de l’œuvre n’aurait jamais eu autant d’éclat sans un scénario à ce point complet et maîtrisé.
Dans Arcane, majestueux croisement d’un Hunger Games Pixarisé avec une touche de glauque à la Satoshi Kon, les petites histoires de chacun se croisent, se greffent…dans la grande histoire avec un grand H de l’univers de league of Legend.
La série aborde de nombreuses thématiques et sous thématiques et à chaque fois, jamais nous n’avons l’impression que ces couches de sous-textes sont là artificiellement mais au contraire, que toutes sont à leur juste place et lorsque vient le moment de les aborder, même parfois juste succinctement, ce n'est jamais un goût de d’inutilité qu’on a en bouche.
La thématique principale d’Arcane, c’est l’AMOUR. On parle de l’amour sous toutes ses dérivés, de l’amour familial, de l’amour – tomber amoureux, mais aussi de l’amour de la science et du progrès, l’amour de l’Humain.
Le scénario évolue à chaque fois en interrogeant le très fragile équilibre entre l’Amour et la Haine, qu’un rien suffit à nous faire basculer dans l’un ou l’autre.
Sur le papier ça ressemble beaucoup à de la psychologie de comptoir, je vous en fait la promesse, l’œuvre ne perd nullement sa grâce philosophique.
Les choix peuvent être irrémédiables et lourds de conséquences, chaque personnage, que ça soit Jinx, Vi, Jayce, Viktor, Caitlyn……chacun fait la douloureuse épreuve des convictions intimes se heurtant à la réalité socio-économique de leur milieu. Tous rêveurs de paix, d’égalité, de justice, tous voyant leurs convictions violemment vaciller lorsqu’ils sont pris dans l’engrenage d’un imprévisible et dramatique destin qui les dépasse.
« Il y a un monstre en chacun de nous » ; retenez cette phrase de Silco, car c’est ce que nous montre Arcane, des personnages humains, dans ce qu’ils peuvent offrir de meilleur, mais surtout sous le jour de leurs pulsions destructrices les plus obscures.
Jamais personne n’est foncièrement méchant ni innocent, tout le monde a du sang sur les mains.
LE CAS JINX
L’histoire de Jinx est une tragédie qui brise le cœur ; un personnage qui se considère comme nocive pour tous les gens qu’elle croise, pour ça d’ailleurs qu’elle a pris le nom de Jinx, elle est sa propre malédiction.
Protagoniste et antagoniste à la fois, Powder/Jinx est passée d’une mignonne petite rêveuse à une terroriste solitaire, bientôt élevée par la populace de Zaun en icône de Révolution. Il y a ce que nous sommes et ce que le destin fait de nous.
De l’humanité à la monstruosité dans la Saison 1, Jinx prend petit à petit le dessus sur Powder, emporté par le torrent déchainé des tensions entre la haute et la basse ville. Si Jinx avait déjà encaissée la mort de son père adoptif, Vander et l’abandon (qu’elle considère comme tel) de sa grande sœur qui lui a meurtri le cœur, celle-ci avait encore comme (mauvais) repère Silco. Aussi machiavélique puisse avoir été le personnage, Powder a perdu la notion du bien et du mal en 7 ans.
Il a fini par devenir une nouvelle figure paternelle. A baigner continuellement dans les crasses de cette mafia sous-terraine et la chimère (un nom bien évocateur pour une drogue ^^), la saison 1 nous montre comment Powder laisse définitivement sa place à Jinx lors de la scène très emblématique du banquet de l’épisode 9 ou toute la famille est conviée, les morts comme les vivants. En s’asseyant dans le fauteuil où est gravé « JINX » et non la petite chaise affichant son prénom d’enfant, Le personnage tue symboliquement son ancienne « elle », en même temps qu’elle tue Silco dans une ultime explosion de colère. Le dernier lien familial est brisé, ce sera désormais elle qui sera le fer de lance de la révolte des Zauniens.
Ainsi pense-t-on à la fin de la première partie, que Jinx ne s’extirpera jamais de la vengeance, qu’il n’y a plus de bon en elle. C’est là que l’écriture d’Arcane est parfaite, la saison 2 va progressivement faire renaître Powder.
La petite Isha s’inscrit à 100% comme levier de ce retour de la part d’humanité de la jeune fille. Par son mutisme, elle met Jinx face à elle-même et fait taire aux maux de ses fantômes. En passant du temps aux côtés d’isha, Jinx (et le spectateur qui regarde le fait aussi) projette sa relation perdue avec sa grande sœur sur elle-même et Isha. Jinx devient la grande sœur héroïque de la p’tite ; les péripéties feront (re)naître une complémentarité familiale comme une glue pour réparer le cœur.
Un bel exemple de cette solution fraternelle, nous l’avons dans l’épisode 5 (S2), lorsque c’est en tapant dans les mains l’une de l’autre, qu’Isha & Jinx illuminent la grotte. Puis vient le déchirant épisode 6 – S2, la grande bataille du paradis crée par Viktor où Isha donnera sa vie dans une explosion d’ex-tech, emportant un Warwick incontrôlable pour protéger « sa » grande sœur.
Il aura donc fallu à Jinx perdre la petite sœur qui lui a progressivement redonnée son humanité (pulsion de vie), emportant avec elle le « monstre zombie » de son premier père adoptif……pour enfin se réconcilier avec Powder, sa part de lumière et surtout retrouver sa vraie sœur : VI, avant de se rendre puis choisir de se jeter dans la guerre et faire l’ultime sacrifice, elle-même. C’est une Powder/Jinx en harmonie et en accord avec elle-même qui choisit de sortir de la vie de Vi pour que celle-ci puisse choisir Caitlyn.
Passons maintenant à un autre gros morceau que j’ai à cœur d’abordé : Le cas Vi
LE CAS VI
D’une autre manière que le personnage de Jinx, son développement m’a immensément touché droit au cœur ! Vi c’est la grande sœur, la « Street Fighter » qui protège et chéris, mais c’est aussi de son échec de protéger sa famille adoptive et sa sœur de sang qu’elle se rendra directement responsable de la naissance de Jinx (« Tu Jinx tout » lui dit-elle après l’avoir frappée à la fin de l’Ep 3 S1).
Vi est un personnage aux multiples facettes que les épisodes, bien rythmés, nous donnent le temps de découvrir. La rupture avec le personnage de Jinx, personnage aux 2 prénoms donnant explicitement à voir la dualité qui s’opère chez elle, vient d fait que Vi est « une », il n’y a pas de dualité entre « Vi » et « Violet » (son nom complet). Pas de dissociation de l’identité psychanalytique ou que sais-je pour elle ; son conflit intérieur ce serait sa peur de changer. Dans la saison 1, au IIème et IIIème acte nous avons une Vi encore « Prédatrice », combattante endurcie par la prison, sûre d’elle, un brin sauvageonne, sans peur des immondices de la basse ville. Le traitement du personnage, ballotée par un scénario chaotique, va nous la montrer progressivement perdre confiance en elle et toutes sortes de repères.
« Vi devient chiante dans la saison 2, c’est juste une lesbienne emo dépressive ». Oui on me l’a sorti celle-là. Quand je lis ça, je me rends compte à quel point certains peuvent ne pas comprendre un personnage, et c’est grave ! ^^. La Vi de la seconde moitié d’Arcane est différente……mais c’est une continuité et non une rupture. La grande sœur n’a pas pu empêcher sa criminelle de cadette de commettre un acte terroriste d’ampleur. Elle a échoué, n’a pas réussi à ramener sa petite sœur des ténèbres comme elle s’en croyait capable, et a failli perdre Caitlyn.
Le cas Caitlyn c’est aussi un sacré morceau et il faudra en parler. C’est compliqué de compartimenter les deux car le développement de chacune entre à chaque fois en résonnance avec l’autre. La saison 2 c’est la chute de Vi, la chute dans la dépression et la solitude. En considérant sa sœur comme une ennemi dorénavant, Vi se range du côté du monde d’en haut, du côté de Caitlyn, qu’elle a peur de perdre à son tour (« Promise me you won’t change » ; S.2 ep3) avant de la perdre à son tour dans le cycle de la haine.
La beauté du personnage de Vi réside dans le fait que jamais elle n’épouse la noirceur (sauf son look punk pétrol dans l’acte II S2 xD) ; son personnage nous fait pleurer car elle endure tout. Jamais le personnage ne bascule du côté obscur alors qu’elle a eu 1001 occasions de tomber dans le piège, de céder au « monstre » en elle.
Vi…si la version FR a gardé la prononciation américaine « Vay », je retiens : son diminutif francisé donne « vie ». C’est un personnage qui incarne la pulsion de Vie dans l’univers dystopique d’Arcane. Une pulsion de vie, de l’amour et de la lumière à donner aux gens pour combattre leur désespoir, en un sens, son personnage a la même fonction qu’Isha.
« Seul l’amour peut garder quelqu’un vivant » - Oscar Wilde ; « J’aurais pu sombrer sous la colère, comme un cheval fou……mais, ce qui m’a sauvé, c’est……de pouvoir AIMER ! » - Tina Arena.
C’est dans cette conception du personnage que je suis subjugué par la beauté de sa relation avec Caitlyn Kiramman.
La suite du CAS VI – LE CAS CAITLYN
Caitlyn Kiramman et Vi, chacune nourrit les dilemmes de l’autres. Les croisements, les séparations au fil des épisodes ponctuent le rythme et l’intensité de leur relation. Mais cette relation, cette romance……MON DIEU QU’ELLE EST BELLE ! <3. Tout y est, toute la sève, le noyau de l’arbre aux thématiques d’Arcane se contemple dans la complicité que nouent les deux jeunes femmes dans leur amour grandissant. L’amour Vi/Caitlyn c’est un pur amour de tragédie Shakespearienne !
Caitlyn et Vi, la jolie fliquette et la petite frappe des bas quartiers, c’est le duo plutôt comique et mal assorti au départ dans l’acte II de la saison 1. Très vite cette dynamique de contraste amusant lié à la différence de classe sociale et d’environnement (littéralement le couple Piltover/Zaun qui prend forme humaine) fait place à un amour impossible digne de Roméo et Juliette.
Que l’on vienne de la haute ville ou du ghetto, au final, les 2 femmes restent des jeunes filles amoureuses. Comme déjà avancé dans le précédent pavé SPOIL, Vi est un personnage d’Amour, pleine de « vie ». Même dans l’affrontement avec sa sœur dans l’Ep 3 de la S.2, elle ne cédera pas à ses pulsions de morts. Caitlyn est, dans la saison 1, une justicière dans l’âme voulant faire honneur à son nom. En perdant sa mère, victime collatérale de l’attentat de Jinx sur le Conseil, son personnage fait face à la très forte tentation de la vengeance.
Son traitement à partir de l’acte II de la S.2 en a énervé certains. Moi aussi à vrai dire, je m’attendais à voir le personnage attraper la main tendue d’Ambessa et devenir une nouvelle extrémiste politique. Après Réflexion, pourquoi les scénaristes n’ont-ils pas fait de Caitlyn une antagoniste ? Je pense avoir compris et être d’accord avec la raison. A mon sens, et je préfère nettement ce choix de dvpt, Caitlyn est aussi un personnage de « pulsion de vie » comme Vi, c’est un personnage qui a su éviter à temps de tomber. Les paroles de Vi ont eu un effet électrochoc (« C’est le même sang qui coule dans vos veines ! » - Cait / « Alors pourquoi c’est toi qui te comportes comme elle ?! » - Vi). Si Cait’ s’était entêtée dans sa vengeance aveugle au mépris des victimes innocentes potentielles, elle serait devenue une autre Jinx, du pt de vue Piltover. Vous pouvez y voir un pétard mouillé, j’y vois une bonne idée pour éviter une redite trop schématique.
Evidemment je ne pouvais pas ne pas en parler, de LA scène qui a mis le feu à la twitto sphère et fait hurler les afficionados du CaitVi (dont moi ^^), la scène de sexe dans la prison à l’épisode 8 de la S2. Aucun fan service lubrique ici, (d’ailleurs au passage, on souligne que jamais Arcane ne sexualise ses héroïnes) la scène est émouvante. Je repense à Vi quelques épisodes plutôt au fond de la dépression, je repense à Vi qui n’a cessée de perdre tout ceux à qui elle tenait. C’est l’explosion de la pulsion d’amour. Vi a fait son choix, ne plus poursuivre Jinx, s’offrir le droit d’être égoïste et d’écouter ses sentiments avant une guerre lors de laquelle elle aura toutes les chances d’y rester. En recevant de la tendresse, par la sexualité, Violet goûte enfin au bonheur pour la première fois depuis longtemps.
Pour Caitlyn, cette scène d’intimité est l’abandon de ses pulsions de mort. Ayant permit à Vi de faire évader sa petite sœur, elle ne pardonne peut-être pas Jinx, mais accepte de lui laisser une seconde chance. C’est une scène de poésie érotique qui sonne comme le triomphe de l’Amour, une rédemption de Piltover envers Zaun, prêts maintenant à êtres unis dans la bataille des Hexgates. Définitivement, Caitlyn est une figure de l’Amour, un amour salvateur pour sa bien-aimée qu’elle sauve une fois de plus, après l’avoir sorti de prison dans la S.1. La boucle est bouclée, c’est trop beau <3.
Les autres formes d’amour sont aussi conviées, l’autre grand thème d’Arcane qui recouvre les tensions de la lutte des classes, c’est l’amour de la Science et du Progrès. Cet amour est porté par les personnages de Jayce et Viktor. La Magie dans Arcane est intelligemment étudiée en tant que science et fait échos (Ekko…ok je sors -_-) aux grandes avancées que le monde réel a connu depuis plusieurs siècles. Le scénario autour du développement de l’Ex-Tech sonne comme un avertissement pour l’humanité. Sans trop en dévoiler, la technologie a sa part de merveilleux et son potentiel de destruction, un dialogue répandu depuis bien bien longtemps dans la littérature de science-fiction mais visiblement un rappel ne fait jamais de mal. Est-ce la Technologie qui contrôle l’Homme ou l’inverse ?
La Science dans Arcane est d’abord vu comme la promesse d’évolution de l’Homme. Son traitement est crescendo, d’abord 2 copains qui rêvent de refaire le monde en allant au bout de leur soif de savoir, la nouvelle technologie mise en place s’implante dans le quotidien des gens.
Retrouvons-nous ici la grille de lecture des fameuses pulsions de Vie et de Mort ? Je pense que non, que l’Ex-Tech en elle-même est comme n’importe quel progrès, un outil neutre attestant de la progression de l’humain et son envie de maîtriser les lois de son environnement. Ce que la série nous montre c’est ce que la technologie est capable d’engendrer, chaos ou harmonie selon les mains entre lesquels elle tombe. Je l’ai dit, tout ce à quoi touche Arcane se transforme en or. C’est naturellement que les questionnements liés à la techno-magie propre à l’univers fictif émerge sans que l’on se demande d’où ça sort.
Viktor incarne véritablement le questionnement de l’ordre universel des choses, Homme/Magie/Technologie. De simple scientifique du gouvernement, le personnage devient une figure messianique dans la Saison 2 après sa « renaissance » (sauvé de ses blessures post attentat du conseil en ayant baigné dans une masse d’Ex-Tech). Viktor devient un guérisseur miraculeux, une entité d’Ex-Techn, une conscience omnisciente. L’Homme a transcendé sa condition, il est devenu un Dieu et un objet de convoitise pour l’armée d’Ambessa. Mais en étant un Dieu capable de justement faire s'unir les esprits des gens, qu'est ce qui le différencie d'une machine ??
Lutte des classes, progrès technologique et maintenant religion ! Arcane les collectionne toutes et sans jamais paraître trop en mettre.
Profitons-en pour glisser un petit mot du doublage aux petits oignons. J’ai regardé la série en VF mais j’ai vu tellement d’extraits de réactions anglophones sur les épisodes que je pense pouvoir dire que j’ai en tête les voix américaines. Si Hailee Stenfield et Ella Purnell sont incroyables……désolé pas désolé mais la France a Adeline Chetail et Alice Taurand, vous ne pouvez pas match les US ! ^^
Adeline Chetail est la voix parfaite pour Jinx. On a bien failli avoir Marie Nonnenmacher (la vf de Lucy dans Fairy Tail et Frieren dans l’anyme éponyme) mais sa voix aurait été trop infantile à mes oreilles.
Adeline a cette voix bien « sweet but psycho » (dédicace Ava Max), pouvant être d’une grande douceur, presque appeurée et à la fois donner aux excès de folie de Jinx cette colère imbibée de tristesse. Une Dorothée Pousséo par exemple aurait très bien fait la personnalité excentrique mais n’aurait in my opinion, pas collée à la colère.
Alice Taurand, là, total découverte et coup de cœur immédiat. Un pur délice à entendre sur le personnage de Vi dans les moments de forces comme de faiblesses du personnage.
On oublie pas les autres pointures comme cette voix au charisme monstrueux : Bernard Gabay (VF d’Iron Man) pour Silco, le machiavélisme en une voix ou encore Vincent Violette pour Heimerdinger, à la fois ce côté « grand sage » et mascotte toute choupi :D
Ais-je encore besoin d’écrire d’autres choses ou vous avez bien compris à quel point Arcane est pour moi l’œuvre parfaite ? Nan, je n’ai rien à ajouter après cette très longue critique dont j’avais besoin pour témoigner de mon amour pour cette œuvre. Arcane, 2 saisons, 18 épisodes, une série et pourtant éclate un paquet de sagas de films !
On sait que Riot Games a l’intention de faire son League of Legend Universe (des séries sur Noxus, Lonia et Demacia sont prévues sans plus de détails) ; on prie pour qu’ils continuent leur partenariat avec Fortiche (pleeeeaaaaase les gars, je suis à genoux !).
L’attente sera longue mais peut importe le temps qu’il faudra, je ne manquerais pour rien au monde de replonger dans cet univers, de découvrir d’autres champions aussi incroyables.
MERCI !
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Créée
le 2 déc. 2024
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