Oui, c'est beau
Claque visuelle, j'admire et j'apprécie le superbe boulot de storyboarding et de direction artistique. Les personnages sont tous magnifiques, les environnements sont beaux et les plans...
Par
le 30 nov. 2021
93 j'aime
[Critique du 3 décembre 2024]
C'est avec un enthousiasme difficilement dissimulable que l'on accueille, après trois ans de production, cette deuxième et dernière saison d'Arcane - œuvre d'ores et déjà culte du studio prodige Fortiche. On retrouve alors cette animation si singulière, qui applique des textures peintes sur des modèles 3D. C'est plus peaufiné que dans les premiers épisodes, et aboutit à une richesse visuelle sans pareille. Les décors, peints à la main, fascinent et donnent cette impression de feuilleter un artbook regorgeant d’inventivité à perte de vue. Le studio français a été très généreux et offre un travail à la fois fin et opulent où chaque frame est un tableau. En outre, les mouvements de caméra calquent la prise de vue réelle, et participent à nous immerger dans cet univers foisonnant, et le rendre plus prégnant tant la fluidité de l'animation s'apparente à de la rotoscopie. Les compositions et le cadrage ont une réelle teneur cinématographique, notamment dans l'élaboration de la photographie. Et, comme l'avait fait Across the Spider-Verse, cette deuxième saison pousse le style graphique au rang d'art et de référence, en s'ouvrant sur des expérimentations protéiformes spectaculaires.
Fortiche accouche ainsi de séquences psychédéliques hallucinantes, symbioses d'une esquisse magistrale et de compositions dramatiques sublimes. La bande-son d'Alexander Temple et Alex Seaver accompagne joliment l'histoire, avec des partitions conventionnelles conçues pour s'articuler autour des singles plus Rock, Electro, Pop, et une variété éclectique d'autres styles d'artistes populaires. Les choix de ces morceaux sont très appropriés et guident pleinement le montage de l'action débridée. Dans cet univers Arcanepunk, magie et technologie s'entremêlent alors au gré d'une mise en scène percutante et violente, pleine de néons, couleurs, transitions haletantes et ralentis. La spatialisation de l'action met en valeur la puissance des personnages et jouit d'un dynamisme précis dans le montage.
Et si elles fonctionnent aussi bien, tant sur le plan du spectacle ébouriffant de ces animateurs au diapason, que sur la portée émotionnelle de leurs conséquences, c'est bien parce que le développement des personnages a été adéquatement réalisé en amont. Alors que la ville de Piltover se relève de l'attaque terroriste de Jinx, le conflit entre l'undergound de Zaun et les représailles de la société supérieur bat son comble. Si la relation entre les deux sœurs reste un moteur de l'histoire, de nombreux autres persos deviennent des protagonistes alors que les principes et la morales de chacun sont mis à rude épreuve. Toujours scindé en 3 actes (de 3 épisodes), le scénario enchaîne ainsi des phases de deuil, de vengeance, de retrouvaille, d'effondrement, d'évolution et de confrontation. Sans aucune connaissance du jeu, le récit est auto-suffisant, bourré d'easter eggs, et captive dans la façon dont chacune de ses figures sert son rôle, en sus d'une psyché intéressante et d'un doublage de qualité. La progression de la trame est surprenante, jonchée d'actions qui ne cessent de chambouler les axes narratifs, et une ambition méta-cosmique subjuguante. On note, tout de même, une précipitation sur le dernier tiers avec pas mal d'ellipses un peu confuses.
Cette deuxième saison confirme le travail remarquable et passionné abattu, supérieur à la majorité des longs-métrages du genre, et surtout empreint d'une identité incomparable. Inspiré de League of Legends, Fortiche en extrait une tragédie mise en scène avec la maestria visuelle, la poésie, et les barouds d'honneur nécessaires pour transmettre le flot d'émotion perlant de chaque plan. Cette conclusion splendide démontre que le cœur de la série ne repose pas forcément sur le duo escompté ; un tour de force narratif qui complimente la démesure accomplie de l'animation - une démo technique en termes de variations techniques et climax bluffants. Le studio français donne une leçon de genre, certes plus chère, mais aussi nettement plus gratifiante et exaltante au visionnage. Arcane est ainsi une des séries d'animation les mieux maitrisées et les plus innovante de ces dernières années, assurément amenée à inspirer des générations d’œuvres après elle.
[Critique du 10 décembre 2021]
Série d'animation qui se déroule dans l'univers du jeu League of Legends ; plus précisément, dans son passé. Il n'est pas nécessaire d'être un joueur pour apprécier l'histoire, même si les deux premiers épisodes demandent de la persévérance pour le néophyte. Ensuite, dès le troisième épisode, c'est une cascade enivrante de séquences bluffantes et d'un récit passionnant. Les personnages, nombreux, sont très bien fouillés, à la fois en backstory et développement présent. On y trouve des thèmes matures qui se montrent souvent ambigus ; exit le manichéisme. Et puis cette animation absolument merveilleuse ! Un mélange de dessin/peinture 2D appliqué sur des modèles plus 3D, c'est sublime jusque dans les environnements incroyablement garnis de textures et détails. Avec un univers entre fantastique, science-fiction et steampunk, le studio Fortiche s'en donne à cœur joie et dévoile une direction artistique audacieuse, qu'on n'avait pas vue depuis Spider-Man: Into The Spider-Verse. S'ensuit une véritable maestria de mise en scène numérique avec des plans inventifs, des mouvements de caméra virtuoses, et un dynamisme bien ressenti dans les scènes d'action. Netflix oblige, petit bémol sur cette saison qui se termine sans réelle conclusion, même si plusieurs arcs narratifs sont achevés. On a hâte de voir la suite de cette pépite de l'animation.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 10 déc. 2021
Modifiée
il y a 2 jours
Critique lue 123 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Arcane
Claque visuelle, j'admire et j'apprécie le superbe boulot de storyboarding et de direction artistique. Les personnages sont tous magnifiques, les environnements sont beaux et les plans...
Par
le 30 nov. 2021
93 j'aime
Autant poser les bases de suite, je ne suis ni fan de Riot, ni de LoL en général. Mon expérience du jeu s’arrête à quelques parties disputées à la saison 3 ou 4, autant dire que j’ai attaqué cette...
le 14 nov. 2021
67 j'aime
5
Suite de clichés avec une direction artistique techniquement bien réalisée, mais terriblement ennuyeuse. L'impression de regarder un trailer qui dure 3h et qui ne veut pas commencer à être quelque...
Par
le 11 nov. 2021
60 j'aime
Du même critique
Derrière ce court-métrage, dépassant tout juste les trois minutes, se cache un véritable bijou d'émerveillement cosmique. Wanderers est une ode à l’exploration spatiale et sa colonisation, que ce...
Par
le 2 déc. 2014
14 j'aime
Il y a des jours, comme ça, où on tombe sur des courts-métrages d'orfèvres. C'est le cas de Caldera, découvert via une news sur le site Allociné. Réalisée par Evan Viera, l’œuvre a déjà récolté...
Par
le 5 avr. 2013
14 j'aime
2
C’est étrange comment on peut en venir à renier, voire haïr un groupe pour, la majorité du temps, se faire bien voir parmi la communauté Metal. C’est le cas de LINKIN PARK. Le nom vous donne des...
Par
le 27 oct. 2012
14 j'aime