Oui, c'est beau
Claque visuelle, j'admire et j'apprécie le superbe boulot de storyboarding et de direction artistique. Les personnages sont tous magnifiques, les environnements sont beaux et les plans...
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le 30 nov. 2021
93 j'aime
J'étais peinard, affalé sur mon canapé lorsque j'ai décidé (mais ai-je vraiment décidé ? Ou bien les algorithmes l'ont fait à ma place sur cette plateforme responsable de l'uniformisation de nos goûts ?) de débuter Arcane, cette série à coté de laquelle il devient difficile de passer à moins de vivre dans une grotte (ou un éhpad, ce qui revient au même). D'abord avec un brin de scepticisme, il me faut bien l'avouer, étant donné que les adaptations vidéoludiques ne nous ont pas gratifié jusque-là de pléthore de chefs-d’œuvre cinématographiques et que le public cible assez jeune auprès duquel elle connaît un franc succès n'a pas forcément eu le temps (ce qui est bien normal), de se constituer énormément de points de comparaison. Assez rapidement, cependant, je me suis fait embarquer. Je ne me suis pas pris une claque car c'est arrivé progressivement, mais j'ai eu la sensation bienfaisante de plonger dans cet univers comme dans un bain chaud. Les animations sont magnifiques, les personnages sont bien caractérisés (ce qui constitue presque une tautologie en anglais) et la direction artistiques est aux petits oignions (bien qu'un peu générique). Les libertés créatrices prises par rapport au réalisme m'ont fait penser par moments à l'excellent Spiderman: into the spider-verse (mention spéciale au combat Jinx vs Ekko), d'autant plus que les deux œuvres ont en commun de faire des références récurrentes à la culture urbaine contemporaine (parkour, street art et musique pour le dire vite). Quand je pense que ma génération a du se coltiner le travail souvent bâclé du studio Pierrot sur Naruto, sans parler de la précédente dont les animes étaient parsemés de plans fixes pour éviter une surcharge de travail...
L'histoire est, pour la première saison, assez classique. La révolte de jeunes dans une société très inégalitaire et autoritaire est un un thème archi-balisé en SFF (un seul exemple, Hunger Games). L'écriture nous attrape par les relations familiales et amicales. Difficile de ne pas être touché par le lien entre Vi et Powder ou par les efforts de leur père adoptif pour les protéger. Par la suite elle prend de l'ampleur, de plus en plus de personnages apparaissent, Vi perd son statut de protagoniste pour se retrouver sur le même plan que d'autres, des thématiques philosophiques et politiques sont effleurées (parfois de façon un peu trop superficielles cependant)... Par exemple, la lutte contre le terrorisme peut-elle justifier de sacrifier nos libertés individuelles ? (aucun rapport avec une réalité qu'aurait pu connaitre un studio français...) Abordons certains des rares défauts. Les personnages subissent des transformations esthétiques et psychologiques qui, bien que je ne sois pas familier de l'univers vidéoludique d'Arcane, me semblent correspondre au fonctionnement par saison de certains jeux (ou bien aux différentes tenues débloquées). Il faut bien l'avouer, cela peut être fun, mais ils m'ont semblé parfois trop brutaux ou arbitraires pour être totalement crédibles. C'est le cas notamment de Viktor qui subit les changements les plus importants et dont le dernier me paraît incohérent. Globalement on peut quand même se féliciter qu'une production à destination d'un public plutôt « jeune » (la différence d'âge entre Jinx et Vi facilite l'identification du spectateur à l'une ou l'autre) aborde avec sérieux des thèmes assez sombres et matures, ce qui n'est sans doute pas pour rien dans le succès de la série (encore une fois c'était aussi le cas de Naruto).
D'autres aspects rappellent l'origine de cet univers, et au delà l'influence grandissante des jeux vidéos sur les séries actuelles (l'importance de la vue à la première personne dans The Last of Us). Les personnages participent à des combats faisant référence à ceux de League of Legend (même si personnellement cela m'a donné envie de les retrouver dans un jeu de baston à la Tekken). De plus, parmi les principaux, aucun ne semble être exagérément fort (sauf une ou deux exceptions) ou faible par rapport aux autres, car on nous ménage la possibilité de tous les incarner. Cela ne gêne pas ceux qui comme moi ne connaissaient pas du tout l'univers car ces passages obligés sont réalisés souvent sous la forme de clips (par exemple Sevika vs Smeech) assez jouissifs. Tout cela aboutit à cet ovni qu'est la série, dernier stade d'une évolution totalement imprédictible depuis un mod gratuit développé sur Warcraft 3 (on pourrait même remonter au premier opus). Abordés séparément aucun des aspects de cette série n'est vraiment original, mais c'est l'excellence de sa réalisation qui en fait au final un jalon déjà marquant de la culture populaire.
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Créée
le 7 déc. 2024
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